L’homme politique, installé en France depuis plusieurs années, a été arrêté dès son arrivée en provenance de Paris.
Ce lundi matin, à l’aéroport international de Bangui M’Poko, le Dr Dominique Désiré Erenon, opposant politique et constitutionnaliste reconnu, a été appréhendé dès son arrivée en provenance de Paris. Président du parti « Marche pour la démocratie et le salut du peuple » (MDSP), il a quitté la France hier après plusieurs années d’exil, suite à un appel de son bureau politique souhaitant son retour au pays.
Selon les médias locaux, il a été immédiatement conduit dans la salle d’honneur de l’aéroport, à son arrivée, où un commissaire lui a annoncé que le procureur souhaitait le rencontrer. De là, Dominique Désiré Erenon a été transféré à l’Office central pour la répression du banditisme (OCRB) pour être interrogé, puis conduit à la section de recherche et d’investigation (SRI) de la gendarmerie nationale où il demeure pour l’instant. Officiellement, sa libération est conditionnée à l’arrivée du procureur.
Un contexte politique tendu à trois mois des élections
Cette arrestation intervient alors que le président Faustin-Archange Touadéra avait publiquement invité les membres de la diaspora centrafricaine à revenir au pays. Le Dr Dominique Désiré Erenon a répondu favorablement à cet appel, mais se retrouve dès son retour en détention. Aucun motif officiel n’a été communiqué à ce jour.
📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP
L’opposition perçoit cette arrestation comme une manœuvre d’intimidation politique visant à réduire les voix dissidentes à l’approche des élections présidentielles prévues en décembre, d’après les médias locaux. Selon plusieurs observateurs, le régime chercherait ainsi à neutraliser les critiques avant le scrutin.
Un parcours marqué par la contestation
Avant son exil, Dominique Désiré Erenon occupait le poste d’expert en droit constitutionnel à l’Union africaine. Il aurait été contraint de quitter cette fonction suite à des pressions, notamment à cause de son opposition à la réforme constitutionnelle de 2016, qu’il considérait comme une entrave aux libertés démocratiques.
Lire : 20 ans de prison pour Succès Masra : son avocat dénonce une justice instrumentalisée
Installé en France, il a poursuivi son engagement politique via le MDSP, militant pour le respect de la Constitution, la démocratie et le rétablissement de l’État de droit en Centrafrique. Selon ses proches, son retour à Bangui visait non seulement à reprendre ses activités d’enseignant en droit public à l’université, mais également à participer pacifiquement au débat politique national.