Le Cameroun domine la sous-région, concentrant plus de 60 % des comptes, des transactions et des montants échangés.
Les envois d’argent vers les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) évoluent à grande vitesse. Selon un récent rapport de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) consacré aux moyens de paiement, près de 557,3 milliards de FCFA (soit environ 990 millions de dollars américains) ont été acheminés via les services de mobile money en 2023. Un chiffre record qui illustre la montée en puissance des solutions numériques dans les échanges financiers entre la diaspora et leurs pays d’origine.
La diaspora installée en Europe demeure la principale source des transferts vers la sous-région. En effet, les ressortissants de la CEMAC vivant en Europe ont envoyé 399 milliards FCFA, dont 388,4 milliards FCFA en provenance des pays membres de l’Union européenne. Les flux issus du continent américain s’élèvent à 105,2 milliards FCFA, tandis que ceux provenant d’autres pays africains atteignent un peu plus de 60 milliards FCFA.

Le Cameroun, moteur du mobile money régional
Le Cameroun s’impose comme la locomotive du mobile money dans la zone CEMAC. Le pays représente à lui seul 62,11 % des comptes ouverts, 63,58 % du volume des transactions, et 76,57 % de la valeur totale des opérations effectuées par mobile dans la sous-région. Cette domination s’explique par la forte pénétration du téléphone mobile, ainsi qu’une adoption rapide des outils numériques par les usagers. Selon les experts, les transferts digitaux y sont de plus en plus privilégiés pour leur rapidité, leur fiabilité et leur coût réduit par rapport aux canaux traditionnels.
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Vers une inclusion financière renforcée
Cette mutation dans les habitudes de transfert n’est pas qu’une question de technologie. Elle participe également à l’inclusion financière en facilitant l’accès des ménages aux ressources nécessaires pour la consommation, les dépenses courantes, ou encore les investissements familiaux.
Le mobile money, en réduisant les coûts de transaction et en contournant certaines barrières réglementaires, s’impose comme une alternative crédible aux banques traditionnelles et aux sociétés de transfert classiques. Dans un contexte où les besoins financiers transnationaux sont croissants, cette transition vers le numérique redéfinit les liens entre diaspora, technologie et développement économique en Afrique centrale.
Lire : Cemac : la BEAC abaisse son offre de liquidité aux banques à 550 milliards de FCFA
Une transformation structurelle en cours
La montée en puissance du mobile money dans les flux migratoires financiers constitue une transformation profonde des dynamiques économiques dans la CEMAC. En rendant les transferts plus accessibles et plus efficaces, le digital redessine les contours de la solidarité financière entre les diasporas et leurs pays d’origine, tout en ouvrant la voie à de nouvelles opportunités de croissance.