Pour arriver à ses fins, l’organisation prévoit de collaborer avec les États membres et les principales institutions internationales afin de favoriser l’adoption de représentations cartographiques plus équitables.
L’Union africaine veut corriger la carte du monde pour rétablir la taille réelle de l’Afrique. En effet, sur la projection cartographique de Mercator, l’Afrique semble à peine plus grande que le Groenland. Pourtant, les chiffres révèlent que le continent africain s’étend sur environ 30,37 millions de kilomètres carrés, tandis que le Groenland en couvre seulement 2,16 millions, soit près de quinze fois moins. Cette distorsion alimente une perception erronée d’une Afrique secondaire ou marginalisée, comme l’a souligné Selma Malika Haddadi, vice-présidente de la Commission de l’Union africaine, dans une déclaration à l’agence Reuters le 14 août.
Une initiative pour rétablir la vérité géographique
Afin de corriger cette représentation biaisée, la campagne « Correct The Map », menée par Africa No Filter et Speak Up Africa, milite pour l’introduction de la projection Equal Earth dans les systèmes éducatifs africains et au sein des grandes institutions internationales. Ce modèle, dévoilé en 2018, offre une représentation plus fidèle des superficies terrestres. La Banque mondiale a d’ailleurs déjà commencé à intégrer cette nouvelle projection dans certaines de ses cartes statiques et réduit progressivement l’usage de Mercator sur ses plateformes numériques.
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La carte de Mercator, conçue en 1569 par le géographe Gerardus Mercator, avait pour objectif initial de faciliter la navigation maritime, en particulier à l’époque du commerce triangulaire. Cette projection a la particularité de préserver les formes des continents, mais exagère considérablement les surfaces situées près des pôles et réduit celles situées autour de l’équateur, comme l’Afrique ou l’Amérique du Sud.
Vers une réforme cartographique symbolique
Aujourd’hui encore, cette vision déformée du monde persiste dans les manuels scolaires, les médias, et même dans les applications de cartographie numérique. L’Union africaine souhaite que cette réforme cartographique contribue à revaloriser l’image du continent et à corriger les déséquilibres symboliques hérités de l’époque coloniale. L’organisation ambitionne de travailler avec les États membres ainsi qu’avec les grandes instances internationales pour faciliter la transition vers des représentations plus justes.
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Le succès de cette transformation repose cependant sur plusieurs facteurs tels que l’engagement des ministères africains de l’Éducation, les décisions des organisations mondiales et la mise à jour des outils numériques, où la projection Mercator reste dominante, notamment sur Google Maps mobile.
