Togo : l’opposition entre mobilisation et crainte de répression

Elle a lancé un appel à un grand rassemblement le 5 mai à Lomé, après le double scrutin législatif et régional prévu pour le 29 avril.

Les opposants togolais souhaitent dénoncer la nouvelle constitution, qui selon eux, permet de maintenir le président Faure Gnassingbé au pouvoir. Certains estiment que les élections législatives et régionales prévues ne vont rien changer, car le pouvoir en place est favorisé par la nouvelle constitution.

Plusieurs personnes partagent cet avis, affirmant que les partis d’opposition ont peu d’espoir de réussir une transition politique en continuant leur campagne avant le double scrutin. Ils soulignent que le découpage électoral est favorable au régime en place et qu’il existe un risque de fraude électorale. De plus, la commission électorale togolaise a refusé à la Conférence épiscopale du Togo de déployer des observateurs électoraux à travers le pays. Le président de la Conférence épiscopale a déclaré que la nouvelle constitution est une source de division et d’incompréhension, appelant les autorités à écouter le peuple.

LIRE AUSSI: Togo: des universitaires expriment leur désaccord avec le système parlementaire

 

Les tensions entre le gouvernement, la société civile et l’opposition sont déjà palpables. Depuis l’adoption de la nouvelle constitution, l’opposition et la société civile togolaises sont partagées entre le désir de mobilisation et la crainte de la répression. Les manifestations ont été interdites par la loi et les activités des opposants ont été limitées. Certains militants ont été arrêtés et relâchés ultérieurement. Le gouvernement a également lancé une campagne de sensibilisation pour justifier la nouvelle constitution, mais cela n’a pas convaincu les opposants.

L’organisation panafricaine Afric Tivistes a exprimé son indignation, condamnant la violation flagrante de la constitution actuelle du Togo. Elle appelle le président à ne pas promulguer cette “nouvelle” constitution adoptée pour la deuxième fois après relecture. D’autres organisations de la société civile ont également dénoncé le changement constitutionnel et réclamé une élection présidentielle en 2025.

Face à cette crise politique, Afric Tivistes recommande à la mission d’information de la Cedeao actuellement au Togo de faire respecter les textes communautaires et de dialoguer avec toutes les parties prenantes pour contribuer à une résolution significative de la situation.

Tatiana Kuessie avec AFP