Tchad : Lancement de la campagne pour la présidentielle 2024

La course à la présidence au Tchad a commencé officiellement le dimanche 14 avril 2024, avec les dix candidats en lice ayant maintenant 21 jours pour convaincre la population de voter pour eux le 6 mai prochain.

Parmi les candidats, on retrouve l’actuel président de la transition, Mahamat Idriss Déby, qui a pris la tête du pays après le décès de son père, le général Mahamat Idriss Deby. Il est considéré comme l’un des favoris de cette élection et compte sur le soutien de la coalition “Tchad uni”, qui regroupe plus de 200 partis politiques, dont le MPS (Mouvement Patriotique du Salut), fondé par son père en 1990.

Un autre candidat à prendre en compte est Succès Masra, un opposant tchadien et ancien cadre de la Banque africaine de développement. Il a fui en exil à la suite du massacre de centaines de milliers de manifestants en octobre 2022 à N’Djamena. En 2024, il a signé un accord avec le pouvoir de transition qui l’a propulsé à la primature.

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Albert Pahimi Padacké, ancien Premier ministre arrivé deuxième à la présidentielle de 2021, est également un candidat à surveiller, tout comme Théophile Bongoro, de nouveau en lice pour le scrutin présidentiel 2024. Il est important de noter que la seule femme candidate est Lydie Beassoumda. Les autres candidats aspirant à la magistrature suprême au Tchad sont Nasra Djimasrgar, Yombombé Théophile Madjitoloum, Alladoum Baltazar, Romadoungar Nialbé Félix et Brice Mbaimon.

Mahamat Idriss Deby campagne électorale (Journal Le Pays Tchad)

Mahamat Idriss Deby campagne électorale (Journal Le Pays Tchad)

Avant même le début officiel de la campagne électorale, certains candidats, comme le Dr Nasra Djimasrgar, se sont indignés des campagnes officieuses menées par Mahamat Idriss Déby et Succès Masra depuis le 1er avril. Ils ont érigé de grandes affiches dans les villes appelant la population à voter. Cette situation a été considérée comme frustrante et grave par certains candidats, car elle décrédibilise le processus électoral. Certains candidats ont menacé d’entreprendre des actions pour se faire entendre si rien n’était fait. L’Agence Nationale de Gestion des Élections a exigé que les affiches soient retirées.

La campagne électorale au Tchad se déroule dans un climat tendu, marqué par le décès de Yaya Dillo, cousin et critique virulent de Mahamat Idriss Déby, il y a près de deux mois. Sa mort, survenue lors d’un assaut de son domicile par une unité d’élite du pouvoir, a suscité colère et indignation au sein de l’opposition. Certains partis politiques, comme le Wakit Tamma, ont appelé au boycott du scrutin prévu le 6 mai 2024, accusant le gouvernement de restreindre leur participation et de favoriser la continuité du pouvoir de la junte militaire.

Notre Afrik