Sahel : l’humain à l’origine de la vague de chaleur meurtrière

Selon les scientifiques, l’homme en brûlant des énergies fossiles serait responsable du réchauffement climatique ressenti ces derniers temps.

« La vague de chaleur meurtrière qui a frappé le Sahel en début avril est liée au changement climatique d’origine humaine », affirment les scientifiques du réseau World Weather Attribution (WWA) dans une étude. Les observations des scientifiques et les comparaisons des modèles de températures révèlent que les vagues de chaleur de la magnitude observées en mars et avril 2024 dans la région auraient été impossibles sans un réchauffement global de 1,2 °C, d’origine humaine.

En début du mois d’avril, le Mali et le Burkina Faso ont connu une vague de chaleur exceptionnelle, autant par sa durée que par son intensité, avec des températures supérieures à 45°C provoquant le décès de plusieurs personnes. Un désastre pour ces pays pourtant acclimatés à de fortes températures. « Nous avons enregistré durant les quatre premières journées d’avril l’arrivée de 102 corps dont plus de 50% avaient un âge supérieur à 60 ans, contre 130 sur l’ensemble du mois d’avril de l’année précédente », a indiqué le professeur Djibo Mahamane Diango, le chef du département d’anesthésie au centre hospitalier Gabriel Touré de Bamako au Mali.

Ces vagues de chaleur sont survenues au cours du mois de ramadan, raison pour laquelle les populations dont les enfants et les vieillards ont été beaucoup affectés. De même, les coupures intempestives de l’électricité n’ont pas rendu les choses faciles pour ces populations qui réclamaient un peu de fraicheur.

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Selon la WWA, l’homme serait responsable de cette catastrophe liée au réchauffement climatique qu’il a provoqué en brûlant des énergies fossiles. Sans quoi le pic de chaleurs observé jusqu’à 48°C parfois n’aurait jamais été atteint. Depuis les années 1970, les pays du Sahel sont confrontés à la sécheresse ainsi qu’à des moments de pluies intenses. Selon les habitants au Burkina Faso, jamais un épisode d’une telle ampleur n’avait été observé. Des remarques pas très étonnantes pour les experts qui expliquent que le phénomène ne se produit qu’une fois tous les 200 ans. « La vague de chaleurs au Mali et au Burkina Faso serait 1°C plus chaude dans un monde plus chaud de 0,8°C, et se produirait 10 fois plus fréquemment que dans le climat actuel si le réchauffement de la planète atteint 2°C », a révélé cette étude.

 

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