Ouganda: le décès de Rebecca Cheptegei suscite une vague d’émotion

L’athlète de 33 ans, qui a pris part aux derniers Jeux olympiques de Paris, a succombé à ses blessures après avoir été brûlée par son partenaire.

La communauté de l’athlétisme et les organisations de défense des droits des femmes ont vivement condamné, ce jeudi, le décès tragique de l’athlète ougandaise Rebecca Cheptegei, brûlée vive par son partenaire. La nouvelle de ce décès a provoqué une onde de choc au Kenya et au-delà. La Première Dame ougandaise, Janet Museveni, également ministre des Sports, a exprimé son choc et son indignation sur X, appelant à une action urgente pour combattre la violence sexiste. De son côté, le ministre kényan des Sports, Kipchumba Murkomen, a également plaidé pour des mesures renforcées contre cette violence qui touche les cercles sportifs d’élite ces dernières années.

La coureuse au JO 2024 à Paris

Joan Chelimo, athlète d’origine kényane, a exprimé sa profonde consternation et son indignation face à cette « attaque horrible« . Elle a réaffirmé son engagement en tant qu’athlète et militante contre la violence sexiste, soulignant son dévouement à sensibiliser et à œuvrer pour un avenir sans violence. Chelimo est également cofondatrice de l’association Tirop’s Angels, créée au Kenya pour lutter contre les violences faites aux femmes après la mort d’Agnes Tirop. La Fédération ougandaise quant à elle n’a pas caché son ressenti. C’est sur sa compte X que la l’instance s’est exprimée. « Nous sommes profondément attristés d’annoncer le décès de notre athlète, Rebecca Cheptegei, survenu ce matin; elle est tragiquement devenue victime de violence domestique; en tant que fédération, nous condamnons de tels actes et appelons à la justice« .

Réactions des organisateurs des Jeux de Paris

Les organisateurs des Jeux de Paris ont exprimé leur profonde indignation, qualifiant ce meurtre de « crime odieux » qui met en lumière la réalité alarmante de la violence faite aux femmes. Njeri Migwi, cofondatrice de l’association « Usikimye » (qui signifie « Ne reste pas silencieuse » en swahili), a déclaré sur X que « Rebecca Cheptegei est morte ; oui, c’est un féminicide, nous devons mettre fin aux féminicides« . Ce décès tragique s’ajoute à une longue liste de féminicides au Kenya, où 152 cas ont été recensés en 2023 par l’organisation Femicide Count Kenya, bien que le nombre réel soit probablement plus élevé. Un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime avait enregistré 725 féminicides en 2022, le chiffre le plus élevé depuis le début du comptage en 2015.

Détails de l’Incident

L’athlète de 33 ans, qui avait terminé à la 44e place au marathon des Jeux olympiques de Paris, est décédée à l’hôpital Moi Teaching and Referral Hospital (MTRH) d’Eldoret. Selon Kimani Mbugua, médecin en chef des soins intensifs, Rebecca Cheptegei est morte des suites de graves brûlures couvrant plus de 80 % de son corps et d’une défaillance multi-organes. L’incident s’est produit dimanche lorsque le suspect, Dickson Ndiema Marangach, a enflammé Rebecca Cheptegei après l’avoir arrosée d’essence, alors qu’elle rentrait de l’église avec ses enfants.

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La coureuse vivait avec sa sœur et ses deux filles, âgées de 9 et 11 ans, dans une maison qu’elle avait construite à Endebess, à 25 kilomètres de la frontière ougandaise. La police a rapporté que la victime et le suspect avaient des disputes régulières, et selon le père de Cheptegei, l’attaque aurait été causée par un conflit concernant le terrain où elle avait construit sa maison.

Notre Afrik avec AFP

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