Libéria : vers la création d’un tribunal pour crimes de guerres

Les sénateurs ont approuvé cette motion réclamée par les victimes et la communauté internationale depuis plus de 20 ans.

Le Libéria va enfin pouvoir lui-même juger les coupables de ses guerres civiles qui ont fait environ 250 000 morts entre 1989 et 2003. Après le vote par plus d’un tiers des députés le mois dernier, le Senat a également validé la motion visant l’établissement d’une cour chargée de juger les auteurs de violations des droits humains et de « crimes économiques » commis lors de ces conflits .

Cette nouvelle est un soulagement pour les victimes et leurs familles qui attendent depuis plusieurs années que justice soit faite. Jusqu’ici, le gouvernement est toujours resté inactif face à ces crimes qualifiés de barbares au cours desquels des massacres de civils, des actes de cannibalisme, des tortures, des viols, des mutilations et des enrôlements d’enfants soldats ont été commis. Le Liberia n’a encore tenu aucun procès sur cette période. Ce sont les tribunaux étrangers qui se sont chargés de poursuivre les anciens chefs de guerres. Paris juge d’ailleurs actuellement l’ex-commandant rebelle Kunti Kamara en appel. Il a été condamné à la prison à vie en fin 2022 pour actes de barbarie et complicité de crimes contre l’humanité pendant la première guerre civile en fin 1989.

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La notion approuvée en majorité par le Senat sera transmise au président de la République Joseph Boakai au pouvoir depuis janvier 2024. Il annonçait d’ailleurs lors de sa prestation de serment, la création d’un office chargé d’explorer la faisabilité d’un tel tribunal, dont une commission spéciale avait recommandé la création en 2009. Ladite commission citait dans son rapport les noms des chefs de guerres dont certains sont actuellement de hauts fonctionnaires du pays. Parmi eux, Prince Johnson qui occupe toujours des positions éminentes en politique et dans l’économie. Il est par ailleurs un allié du vice-président Jeremiah Koung.

Notre Afrik