Tchad-Nigeria : un appel à la solidarité dans la lutte contre le terrorisme dans le Lac Tchad

Alors que le Tchad envisage son retrait de la Force multinationale mixte, une délégation nigériane de haut niveau conduite par l’agent de sécurité nationale est allée rencontrer le Président Déby. 

Ce dimanche 17 novembre 2024, dans l’après-midi, une délégation de haut niveau venue du Nigéria a été reçue par le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno à Ndjamena. Conduite par Mallam Nuhu Ribadu, conseiller à la Sécurité nationale nigériane, cette visite marque un moment clé dans les relations bilatérales entre les deux pays. La délégation, composée de hauts responsables militaires et sécuritaires nigérians, dont le chef d’état-major de la défense, le général Christopher Musa, et le commandant de la Force multinationale mixte (FMM), le général de division Ali Salau, portait un message écrit du Président nigérian Bola Ahmed Tinubu.

Des refugiés du Lac Tchad

Ce message exprimait les condoléances et le soutien du Nigeria suite à l’attaque terroriste survenue récemment sur l’île de Barkaram. Cette attaque, revendiquée par des groupes terroristes actifs dans la région, a causé la mort de plusieurs soldats tchadiens. Le Président Tinubu a réaffirmé l’engagement de son pays à soutenir le Tchad dans cette épreuve et à travailler main dans la main pour prévenir de telles tragédies à l’avenir.

Un partenariat stratégique pour la paix

Au-delà des condoléances, cette rencontre illustre l’importance cruciale des liens entre le Tchad et le Nigéria, deux pays gravement touchés par l’insécurité dans le bassin du lac Tchad. En effet, les deux nations, membres de la FMM, sont aux premières lignes de la lutte contre Boko Haram et d’autres groupes armés qui sèment la terreur dans la région.

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Lors de cette rencontre, des discussions ont porté sur le renforcement de la collaboration militaire et des services de renseignement pour contrer les menaces transfrontalières. Les défis sont nombreux : attaques terroristes, flux d’armes et déplacements massifs de populations. Ainsi donc, ces problèmes exigent une coopération étroite pour protéger les populations et restaurer la stabilité dans cette région stratégique.

Une dynamique régionale nécessaire

Le bassin du lac Tchad, partagé par le Tchad, le Nigéria, le Niger et le Cameroun, est un épicentre de crises multiples, exacerbées par le changement climatique et la pauvreté. L’insécurité, aggravée par des attaques récurrentes des membres de la nébuleuse Boko Haram, menace non seulement les communautés locales, mais aussi le développement économique de ces pays. En renouvelant leur engagement mutuel, le Tchad et le Nigéria envoient un signal fort : la lutte contre le terrorisme ne peut être gagnée que par une approche collective, basée sur la solidarité et l’action concertée.
Ainsi, ce dialogue entre les deux voisins est un pas dans la bonne direction. Cependant, pour qu’il produise des résultats tangibles, il devra s’accompagner de mécanismes concrets et d’un soutien accru de la communauté internationale. La paix et la sécurité dans le bassin du lac Tchad restent un impératif non seulement pour ces deux nations, mais pour toute la sous-région.

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Soulignons que cette visite de haut niveau de la délégation nigériane intervient quelques jours seulement après que le Tchad, dans un communiqué publié le 3 novembre dernier par la Direction de la communication de la Présidence tchadienne, a évoqué la possibilité de retrait de cette coalition régionale, qu’est la Force multinationale mixte (FMM).

Par Célestin Tabouli Succès