RDC : les évacués de Goma trouvent refuge à Bukavu

Soldats, hommes et des enfants sont transportés à bord d’un bateau typique du lac Kivu pour rejoindre le port entouré de collines.

Les militaires congolais, avec sacs sur le dos, armes à la main et matelas sous le bras, fuient Goma où l’armée rwandaise et le M23 ont pénétré dimanche dernier. Ils arrivent au port de Bukavu, de l’autre côté du lac Kivu, dans un contexte tendu marqué par plus de 30 ans de conflits entre la RDC et le Rwanda. Ce dernier affrontement a débuté en 2021 avec le retour en force du M23, qui a progressivement repoussé l’armée congolaise.

Site des déplacés de Rusayo 2 dans la province du Nord-Kivu

La panique à Goma et l’accueil des réfugiés à Bukavu

À Bukavu, les habitants suivent avec angoisse l’évolution des événements à Goma, où les affrontements ont fait au moins 17 morts et 367 blessés. Cependant, le calme semble régner dans le port, qui se trouve entouré de collines abruptes. Quelques curieux se sont rassemblés pour accueillir les évacués. « Bienvenue chez nous, nous compatissons avec vous… FARDC, courage pour votre bravoure », leur lancent-ils.

Espérance, une mère de famille, raconte la panique qui a envahi Goma dimanche soir lorsque les rebelles ont pris la ville. « J’ai pris mes enfants et rapidement préparé nos affaires, mon mari est resté pour surveiller la situation », témoigne-t-elle. « Le bateau de transport de passagers, typique du lac Kivu, a quitté Goma aux alentours de minuit ; naviguant dans l’obscurité, il a heurté un rocher, nécessitant une opération de secours en pleine nuit avant de parvenir finalement à Bukavu », explique un responsable des transports lacustres.

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Des manifestations à Bukavu contre l’agression rwandaise

Le même jour, une « marche pacifique » a eu lieu à Bukavu pour dénoncer l’agression du Rwanda contre la RDC. Des milliers de personnes, dont des membres de la société civile, des fonctionnaires et des militants politiques, ont défilé pour exprimer leur opposition à l’attaque. « Nous voulons la paix, pas l’hypocrisie de la communauté internationale », a clamé Espérance Kitumaini, enseignante et manifestante.

Les accusations contre le Rwanda

Le gouvernement congolais a accusé le Rwanda d’avoir « déclaré la guerre » en envoyant de nouvelles troupes en RDC, estimées entre 500 et 1 000 hommes. L’ONU a appelé Kigali à retirer ses forces de la région, mais le Conseil de sécurité n’a pas pris de mesures concrètes pour stopper l’offensive.

Lire : RD Congo-Rwanda : tensions exacerbées autour de Goma

Néné Bintu, représentante de la société civile du Sud-Kivu, exprime sa déception face à l’inefficacité de la réunion du Conseil de sécurité. « Nous sommes déçus que cette réunion n’ait pas débouché sur une résolution contraignante », a-t-elle déclaré, appelant à un cessez-le-feu et au retrait immédiat des troupes rwandaises.

Notre Afrik avec AFP