N’Djamena sous tension : des tirs près du palais présidentiel

Ces événements surviennent dans un contexte déjà marqué par la fin de soixante années de coopération militaire entre le Tchad et la France, annoncée fin novembre.

La capitale tchadienne, N’Djamena, a été secouée mercredi soir par des tirs nourris à proximité du palais présidentiel, alimentant des craintes de tentative de coup d’État. Ces événements surviennent dans un contexte déjà marqué par la fin de soixante années de coopération militaire entre le Tchad et la France, annoncée fin novembre.

Une rupture historique avec Paris

Le président Mahamat Idriss Déby, arrivé au pouvoir suite à une transition militaire après le décès de son père Idriss Déby en 2021, avait justifié la résiliation des accords de défense avec la France comme étant « obsolètes » face aux nouvelles réalités géopolitiques.

Les forces de l’ordre tchadiennes

Cette décision avait surpris de nombreux observateurs, accentuant les tensions dans un pays stratégique pour la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel.

Des menaces contre Boko Haram et la coopération régionale

Le Tchad joue un rôle clé au sein de la Force multinationale mixte (FMM), créée en 1994 avec le Cameroun, le Niger et le Nigeria pour sécuriser la région du lac Tchad, théâtre des attaques répétées de Boko Haram. Cependant, le président tchadien a récemment dénoncé la « passivité » de ses partenaires et évoqué la possibilité de se retirer de cette alliance, malgré le rôle crucial des troupes tchadiennes dans la lutte contre les jihadistes.

Un contexte diplomatique et sécuritaire tendu

Les tirs de mercredi soir coïncident avec la visite à N’Djamena du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, qui s’était entretenu plus tôt dans la journée avec les autorités tchadiennes, notamment le président Déby.

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Des témoins rapportent une forte mobilisation militaire autour du palais présidentiel, avec des chars déployés dans les rues et des routes stratégiques fermées à la circulation. Une source sécuritaire a indiqué que des hommes armés auraient pénétré à l’intérieur du palais, bien que les autorités n’aient pas encore communiqué officiellement sur ces événements.

Une transition politique fragile

En mai dernier, le Tchad avait conclu une transition politique de trois ans avec l’élection de Mahamat Idriss Déby, consolidant son pouvoir après une période d’incertitudes.

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Toutefois, les tensions internes et externes, notamment les critiques sur la gestion de la sécurité et les alliances stratégiques, continuent de fragiliser le climat politique du pays.

Lire : Tchad : les autorités demandent le retrait de l’armée française avant le 31 décembre 2024

Les événements de mercredi soir témoignent une fois de plus de la complexité des défis auxquels le Tchad fait face, entre pressions internes, luttes géostratégiques et diplomatie internationale.

Simon Pierre Etoundi