Seul descendant connu d’un tirailleur tué à Thiaroye en 1944, Biram Senghor a porté plainte contre l’État français pour obtenir réparation d’un « acte criminel et ignoble ».
L’avocat sénégalais Me Mbaye Dieng a déposé, mardi dernier, une plainte au tribunal judiciaire de Paris contre X et contre l’État français pour recel de cadavre. Cette action judiciaire, rendue publique mercredi 25 juin, est portée au nom de Biram Senghor, fils unique de M’Bap Senghor, l’un des tirailleurs sénégalais tués lors du massacre de Thiaroye le 1er décembre 1944. À l’époque, ces anciens combattants revenaient d’Europe, où ils avaient servi la France pendant la Seconde Guerre mondiale, et réclamaient simplement le paiement de leurs arriérés de solde.
Biram Senghor
Selon l’historienne Armelle Mabon, M’Bap Senghor avait d’abord été déclaré « non rentré », puis classé comme déserteur. Son décès n’a été reconnu officiellement qu’en 1953, soit neuf ans après les faits, comme elle le détaille dans son livre Massacre de Thiaroye. Histoire d’un mensonge d’État, publié en novembre 2024.
Un fils en quête de vérité et de justice
Âgé d’au moins 86 ans, Biram Senghor vit à Diakhao, dans le centre-ouest du Sénégal. Rencontré à son domicile, il confie son désarroi. « Je ne sais pas où mon père est enterré. Est-il au cimetière ou dans le camp de Thiaroye ? Je n’en sais rien. Mais la France, elle, le sait », confie-t-il.
Téléchargez l’application pour ne rien rater de l’actualité
Il accuse l’État français de dissimuler volontairement la vérité, estimant que cette affaire est volontairement retardée dans l’espoir qu’il meure avant qu’une décision ne soit rendue. « Ils veulent enterrer cette affaire avec moi », s’indigne-t-il. Il dénonce également « 300 ans de domination coloniale » et juge inadmissible que la France refuse toujours de verser une indemnisation aux descendants de ces soldats africains qui ont « contribué à libérer une France occupée ».
📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP
Une mémoire encore floue et des sépultures invisibles
Si les autorités françaises ont reconnu officiellement la mort d’au moins 35 tirailleurs, plusieurs historiens avancent un bilan bien plus lourd, allant jusqu’à 400 victimes selon certaines estimations. En effet, le lieu de leur inhumation reste flou, non identifié de manière précise. En juillet 2024, six de ces soldats ont été reconnus officiellement « morts pour la France », dont quatre Sénégalais, parmi lesquels M’Bap Senghor. Le secrétariat d’État chargé des Anciens combattants et de la Mémoire a indiqué que cette liste pourrait s’allonger à mesure que d’autres identités sont confirmées.
Lire : Sénégal : des fouilles pour compter les tirailleurs tués lors du massacre de Thiaroye
Pour Me Dieng, cette affaire soulève une responsabilité pénale. « On a menti à la famille, affirmant que M’Bap Senghor était un déserteur. Ensuite, on a reconnu qu’il était mort à Thiaroye. Mais jusqu’à aujourd’hui, personne ne dit où il est enterré », explique-t-il. Selon lui, cette situation tombe sous le coup de l’article 434-7 du code pénal français, qui punit toute personne ayant dissimulé le corps d’un défunt décédé par violence. L’avocat pointe également le manque de transparence autour des archives coloniales. « La France est repartie avec tous les documents concernant cette période. Ceux qui nous refusent l’accès aux archives font obstruction. Il est temps qu’ils nous disent où sont les corps », explique-t-il.
Des fouilles qui ravivent les blessures
En mai 2025, des fouilles archéologiques inédites ont été lancées dans le cimetière de Thiaroye. Cependant, début juin, des sources proches du dossier ont indiqué que des restes humains porteurs d’impacts de balles y ont été retrouvés. Ainsi, ces découvertes pourraient ouvrir la voie à une nouvelle reconstitution des faits. Le gouvernement sénégalais avait annoncé ces fouilles dès février, dans le but de faire toute la lumière sur ce drame historique. Dakar reproche à Paris de retenir des archives clés permettant de connaître l’ampleur réelle du massacre.
Notre Afrik avec AFP
Le gouvernement a annoncé lundi 24 juin, le retrait du permis d’exploitation du gite d’imouraren à la société française orano. les autorités nigériennes ont annoncé lundi soir que le gisement d’uranium d’imouraren retourne désormais sous le contrôle direct de l’état. selon le communiqué officiel, le périmètre d’imouraren est à nouveau intégré dans le domaine public...
Selon le dernier bilan de l’ocha datant du 4 octobre, ces débordements ont fait 576 morts et touché plus de 1,9 million de personnes, soit plus de 10 % de la population. le gouvernement du tchad a lancé ce mercredi 9 octobre un appel à la mobilisation générale face aux inondations meurtrières causées par des...
Recherché depuis le mois de septembre dernier, il se trouve actuellement à la prison civile de birni n’gaouré, située à environ 100 km au sud-ouest de niamey. le journaliste nigéro-ivoirien serge mathurin adou a été arrêté et inculpé pour « atteinte à la sûreté de l’état » dans une affaire de déstabilisation présumée visant le...
Plusieurs athlètes se sont réunis dans le village de bukwo, où avaient lieu les obsèques de la jeune femme décédée brulée vive par son compagnon le 1er septembre dernier. des centaines de personnes en ouganda ont honoré la mémoire de rebecca cheptegei lors de ses obsèques. cette dernière avait été aspergée d’essence et brûlée vive...