Face à une crise économique persistante, la Banque centrale de Libye (CBL) a annoncé une dévaluation de 13,3 % de la monnaie nationale, portant le taux de change officiel à 5,57 dinars pour un dollar américain.
Cette mesure, la première depuis 2020, intervient dans un contexte de fortes tensions budgétaires et d’instabilité politique continue entre les deux gouvernements rivaux du pays.
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Le gouverneur de la Banque, Naji Issa, a souligné que cette décision était devenue inévitable pour contenir les déséquilibres macroéconomiques. La flambée des dépenses publiques, estimées à 224 milliards de dinars pour l’année 2024, dépasse largement les revenus attendus de 136 milliards de dinars. Une telle situation a provoqué une pression croissante sur la demande en devises, atteignant 36 milliards de dollars, creusant davantage le fossé entre l’offre et la demande de devises étrangères.
Une économie sous tension et une monnaie en chute libre
La détérioration de la situation économique se traduit par des déficits inquiétants. Rien qu’au premier trimestre 2025, la Libye a enregistré 9,8 milliards de dollars de dépenses en devises, contre seulement 5,2 milliards de recettes, générant un déficit de 4,6 milliards de dollars. Les exportations pétrolières, principale source de revenus du pays, sont tombées à 18,6 milliards de dollars tandis que les dépenses dépassent les 27 milliards. Sur le marché parallèle, le dinar s’échange désormais à 17,11 contre un dollar, accentuant encore la perception de crise.
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En septembre dernier, les tensions entre les exécutifs de Tripoli et Benghazi avaient déjà provoqué une crise à la tête de la Banque centrale. Le limogeage contesté de l’ex-gouverneur Sadiq Al-Kebir avait entraîné un blocage de la production pétrolière par les forces de l’Est, réduisant la production de moitié. Ce bras de fer avait été résolu grâce à une médiation de l’ONU, aboutissant à la nomination de Naji Issa.
Vers une impasse budgétaire
Aujourd’hui, la CBL alerte sur l’urgence d’une réforme structurelle, notamment l’unification des systèmes de dépenses entre les deux gouvernements. La dette publique, qui s’élève déjà à 270 milliards de dinars, pourrait atteindre 330 milliards d’ici fin 2025 si rien n’est fait. L’utilisation des réserves de change, dont 84 des 94 milliards de dollars sont sous gestion directe de la Banque, devient nécessaire pour stabiliser les prix et limiter l’inflation. Mais cela ne saurait durer sans une réponse politique forte.
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Le gouverneur lance ainsi un appel pressant à mettre fin aux divisions institutionnelles pour permettre l’adoption d’un budget unifié, véritable condition pour éviter l’effondrement économique. Alors que plus de 14 ans se sont écoulés depuis la chute de Kadhafi, la Libye reste piégée dans une spirale de dépenses incontrôlées, de paralysie politique et d’instabilité financière.
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