Koyo Kouoh : première femme africaine commissaire de la Biennale de Venise

n Elle est la deuxième personnalité d’origine africaine à diriger cet événement mondial, après l’américano-nigérian Okwui Enwezor, qui a occupé ce poste en 2015.

Koyo Kouoh, d’origine suissocamerounaise et conservatrice en chef du Musée Zeitz d’Art Contemporain d’Afrique (Zeitz-MOCAA) en Afrique du Sud depuis cinq ans, a été désignée commissaire de la 61e édition de la Biennale de Venise. En 2026, elle va devenir la première femme africaine à occuper ce poste. En effet, l’annonce de cette nomination a été faite par la Biennale le 4 décembre 2024. Elle succède à Adriano Pedrosa, commissaire de l’édition 2024, et devient la deuxième personnalité d’origine africaine à diriger cet événement mondial, après l’américano-nigérian Okwui Enwezor, qui en avait été le commissaire en 2015.

Biennale de Venise 2024

Née à Douala au Cameroun et ayant grandi à Zurich en Suisse, Koyo Kouoh entend utiliser la Biennale de Venise pour aborder les enjeux actuels de l’art, de la culture et des sociétés contemporaines, tout en mettant en lumière les préoccupations africaines. En effet, elle souhaite proposer une réflexion sur le monde d’aujourd’hui et celui de demain, en insistant sur l’importance des « géographies noires » et du panafricanisme. Ainsi donc, spécialisée dans la photographie, la vidéo et l’art dans l’espace public, elle organise de nombreuses expositions à l’échelle internationale et écrit sur l’art africain contemporain.

Une carrière enrichie par des expériences variées

Avant de diriger le Zeitz-Mocaa, Koyo Kouoh fonde en 2008 le centre Raw Material Company à Dakar, un espace dédié à la promotion de l’art africain contemporain. Elle a tissé des liens entre l’Afrique, l’Europe et les diasporas, en mettant l’accent sur les intersections culturelles et les effets de l’histoire coloniale. Aussi, elle a étudié à Zurich, où sa famille s’installe lorsqu’elle a treize ans. Elle travaille un temps dans le monde bancaire avant de se tourner vers le domaine culturel, d’abord en se consacrant à la littérature et au cinéma.

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En 1994, elle coédite Töchter Afrikas, un ouvrage en allemand complémentaire à Daughters of Africa de Margaret Busby, et une collection d’écrits de femmes de la diaspora africaine. L’année suivante, elle se rend à Dakar, au Sénégal, pour interviewer le réalisateur Ousmane Sembène. Après avoir découvert la scène artistique de la ville, notamment en rencontrant le peintre Issa Samb, elle décide de s’installer à Dakar et de poursuivre une carrière liée à l’art.

Une influence croissante dans le monde de l’art

De 1998 à 2002, Koyo Kouoh coordonne le programme culturel de l’Institut Gorée. À partir de 2001, elle est co-commissaire des Rencontres africaines de la photographie de Bamako. En 2003, elle collabore à la Biennale de Dakar. Koyo Kouoh est aussi commissaire de la 1:54 Contemporary African Art Fair à Londres et une des commissaires des éditions 12 et 13 de la Documenta entre 2007 et 2012.

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En 2010, elle intervient à Bruxelles comme co-commissaire de l’exposition Géo-graphics. Elle etait également commissaire associée pour le Salon Urbain de Douala (SUD), un festival d’art au Cameroun. En février 2014, elle etait chargée d’une réforme en profondeur de la Biennale de Dakar par le ministère sénégalais de la culture et l’Union européenne.

Sonia Feugap