Après avoir révélé les négociations entre le gouvernement kényan et le géant indien Adani concernant l’aéroport de Nairobi, cet homme dans la trentaine exprime des inquiétudes au sujet de sa sécurité.
Le lanceur d’alerte kényan Nelson Amenya est au cœur d’un scandale qui secoue le Kenya. En juillet, cet entrepreneur a divulgué sur les réseaux sociaux des négociations secrètes entre le gouvernement kényan et le géant indien Adani concernant l’aéroport international Jomo Kenyatta (JKIA) à Nairobi. Ses révélations, basées sur des documents qu’il a reçus d’une source confidentielle, ont déclenché une vive polémique. Aujourd’hui, le lanceur d’alerte craint pour sa vie.
Le lanceur d’alerte dans son pays de résidence
Les documents dévoilés par Nelson Amenya exposent la proposition du conglomérat Adani, propriété du milliardaire Gautam Adani, visant à moderniser et agrandir l’aéroport JKIA. L’investissement proposé est de 1,85 milliard de dollars en échange d’un droit d’exploitation pour les 30 prochaines années. Hub stratégique pour l’économie kényane, JKIA génère 5 % du PIB du pays, et l’idée de céder son exploitation à un acteur étranger a provoqué une forte opposition au sein de la population et des syndicats.
Réactions et opposition locale
Face à ce projet jugé opaque, le Syndicat des personnels de l’aviation du Kenya (KAWU) a déclenché une grève le 11 septembre. Le syndicat craint pour l’emploi et s’inquiète du manque de transparence. De plus, l’Association des avocats (LSK) et une ONG ont porté l’affaire en justice, entraînant la suspension temporaire du projet par un tribunal en attendant un jugement sur le fond. En parallèle, la Commission des transports du Parlement a ouvert une enquête pour faire la lumière sur ces négociations.
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Installé à Paris pour poursuivre un Master à HEC, Nelson Amenya continue de dénoncer ce qu’il perçoit comme des pratiques douteuses. Il explique que le géant Adani veut conserver 18 % du capital de l’aéroport même après la fin du bail de 30 ans. Il affirme également subir des pressions et des menaces depuis ses révélations. Nelson Amenya est convaincu qu’au Kenya, il aurait été « pris pour cible par la police ou des mercenaires » et craint pour sa sécurité, même en France. Des avocats et huissiers français lui ont intimé de garder le silence, et il a signalé les menaces reçues à la police française.
Les accusations contre Adani
Le lanceur d’alerte justifie ses révélations par la réputation controversée du conglomérat Adani. En 2023, le groupe a été accusé par le fonds spéculatif Hindenburg Research de fraude comptable et de manipulation des actions, ce qui a conduit à une chute de plus de 150 milliards de dollars de sa valeur boursière. En outre, Adani fait face à des accusations de corruption et de violations des Droits de l’homme dans ses opérations minières en Australie.
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Sheila Masinde, directrice pour le Kenya de l’ONG Transparency International, confirme que les lanceurs d’alerte comme Nelson Amenya courent de sérieux risques au Kenya, citant des cas de torture, d’enlèvements ou de menaces juridiques. Elle plaide pour une protection physique et juridique de Nelson Amenya, estimant qu’il agit dans l’intérêt public. Malgré les dangers, Nelson Amenya ne regrette rien. Pour lui, il était crucial d’agir avant la signature de l’accord commercial entre le gouvernement kényan et Adani. « Nous ne pourrons peut-être pas empêcher Adani de prendre le contrôle de JKIA, mais nous pouvons au moins influencer les conditions », affirme-t-il, déterminé à poursuivre son combat pour plus de transparence et d’équité.
Notre Afrik avec AFP
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