Réunis à Yokohama, les deux présidents ont montré qu’ils partageaient des positions similaires sur les questions de sécurité dans cette partie de l’Afrique.
En marge de la 9ᵉ édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), qui s’est déroulée du 20 au 22 août à Yokohama, les présidents Évariste Ndayishimiye du Burundi et Bassirou Diomaye Faye du Sénégal se sont entretenus autour des enjeux de paix et de sécurité sur le continent africain. Cette rencontre bilatérale, organisée dans un contexte régional tendu, met en évidence la convergence des approches diplomatiques de Bujumbura et de Dakar, notamment face aux défis sécuritaires du Sahel.

À l’occasion de cet échange, les deux chefs d’État ont évoqué des sujets d’intérêt commun tant sur le plan bilatéral que continental, avec un accent particulier sur les dynamiques de sécurité et les efforts de médiation en cours dans la région sahélienne. Le président Ndayishimiye, arrivé au Japon peu avant la clôture du sommet, a salué l’initiative de coordination entre les pays africains pour faire face aux crises multiples affectant le continent.
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Une diplomatie proactive au cœur du Sahel
Depuis son élection en mars 2024, le président Diomaye Faye s’est engagé dans une politique étrangère marquée par le dialogue et la réconciliation régionale. Dans le contexte des tensions ayant conduit le Mali, le Burkina Faso et le Niger à quitter la Cédéao début 2024, le président sénégalais a initié une tournée diplomatique dans les capitales sahéliennes afin de proposer une voie de sortie pacifique. Ces efforts ont été reconnus par l’organisation ouest-africaine, qui l’a chargé en juillet 2024 d’engager des discussions avec les pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES) pour encourager leur réintégration ou, à tout le moins, préserver des liens de coopération régionale.
Une mission conjointe pour la paix au Sahel
En parallèle, l’Union africaine a nommé Évariste Ndayishimiye comme envoyé spécial pour le Sahel, dans le cadre d’un processus de médiation mené avec l’appui de l’Angola. Sa mission consiste à renforcer le dialogue avec les autorités de transition de l’AES, à mobiliser les partenaires régionaux et internationaux, et à favoriser l’émergence de solutions durables aux crises qui secouent la région. Selon l’Union africaine, son rôle inclut également la consultation de la société civile et la facilitation d’un consensus autour d’un agenda commun pour la paix et la sécurité.
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La rencontre entre les présidents burundais et sénégalais à Yokohama reflète une volonté de coordination diplomatique panafricaine. Elle témoigne aussi d’un engagement partagé en faveur d’une mobilisation collective du continent face aux menaces sécuritaires croissantes dans la région sahélienne.