Conjoncture : le Tchad en marche vers la résilience économique

Avec une nouvelle notation « B- » accompagnée d’une perspective stable de la part de Fitch Ratings, le Tchad confirme ses avancées économiques et politiques récentes.

Le Tchad avance. Au cœur d’une région marquée par l’instabilité, le pays s’efforce de renforcer sa résilience économique et de bâtir une base solide pour son avenir. Cette volonté vient d’être saluée par une seconde notation « B- » avec perspective stable de l’agence Fitch Ratings, un signal fort qui fait écho à l’évaluation positive de Standard & Poor’s (S&P) quelques jours auparavant. Avec cette double reconnaissance, l’État envoie un message clair à ses partenaires internationaux : il est prêt à jouer un rôle de poids dans la région.

L’un des secteurs d’activités qui entre dans l’économie du Tchad

Depuis quelques années, le Tchad mise sur des réformes courageuses et une gestion prudente de sa dette pour redresser son économie. Fitch Ratings met en avant cette trajectoire, en soulignant une dette publique gérée de façon raisonnée et largement concessive. Ce choix offre une certaine souplesse au pays, essentielle pour faire face aux aléas économiques, notamment en ces temps d’incertitude. Le pays, bien que confronté à des défis tels que la dépendance aux recettes pétrolières et les fluctuations des prix du baril, ne baisse pas les bras.

Stabilité politique et ambition de diversification

Sous la présidence de Mahamat Deby Itno, élu en mai 2024 après une période de transition militaire, la stabilité intérieure semble assurée, et les réformes prennent de l’élan. Le Plan National de Développement (PND), en préparation, incarne cette ambition de diversification. Ce programme vise à libérer le pays de sa dépendance au pétrole en favorisant le développement de secteurs non pétroliers, tels que l’agriculture. Déjà, les investissements directs étrangers (IDE) commencent à affluer dans ces domaines, apportant une bouffée d’air frais à l’économie nationale.

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Le contexte géopolitique, cependant, reste délicat. La crise au Soudan voisin a conduit à l’arrivée de nombreux réfugiés, mettant à l’épreuve la capacité d’accueil du Tchad et sa stabilité régionale. Malgré tout, le pays maintient son rôle de pilier dans la lutte contre le terrorisme et continue de jouer un rôle essentiel pour la sécurité dans la région. Ce positionnement renforce sa crédibilité aux yeux de la communauté internationale, qui voit en lui un acteur incontournable pour la stabilité en Afrique centrale.

Perspectives économiques 

Les défis économiques persistent. Avec un déficit budgétaire projeté à 2,4 % du PIB pour 2024, principalement dû à la baisse des recettes pétrolières, le Tchad doit faire preuve de prudence. Mais les agences de notation voient plus loin. Selon Fitch, le potentiel de croissance repose en partie sur une accélération des exportations agricoles, ce qui permettrait de réduire progressivement la dépendance au pétrole. Cette stratégie pourrait rapidement transformer le profil économique du pays.

Une dynamique prometteuse 

Les perspectives s’annoncent donc prometteuses, à condition de poursuivre les efforts de diversification et de continuer à renforcer les recettes non pétrolières. En effet, c’est en s’appuyant sur ce dynamisme et en intensifiant les réformes que le pays peut espérer améliorer sa notation de crédit dans les années à venir. Ainsi, une notation plus favorable ouvrirait des portes vers des financements extérieurs à des conditions plus avantageuses, permettant au pays de se donner les moyens de ses ambitions.

Lire : Tchad : une étape majeure vers la stabilité et la diversification économique

En obtenant cette double notation « B- » avec une perspective stable, le Tchad n’a pas seulement sécurisé sa position sur la scène financière internationale. Il a également affirmé son ambition de transformation. Désormais, il lui appartient de tirer parti de cette dynamique pour créer des opportunités d’emploi, diversifier ses sources de revenus et offrir un avenir plus serein à sa population. Le chemin est tracé, et le pays semble prêt à le suivre avec détermination.

Simon Pierre Etoundi