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BAD : un horizon incertain …

ECONOMIE
Publié le 29 juillet 2024
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Malgré ses bons résultats financiers, la Banque Africaine de Développement (BAD) doit relever de nouveaux défis.

Conformément aux recommandations du G20 destinées aux banques multilatérales de développement, la BAD a récemment lancé plusieurs initiatives visant à optimiser son bilan afin de répondre aux besoins considérables de ses clients publics et privés. L’une des initiatives phares est l’émission de capital hybride sur le marché mondial des capitaux, une première dans l’histoire des banques multilatérales de développement. Ce capital hybride de 750 millions de dollars bénéficiera d’un effet de levier significatif, multipliant par trois à quatre la capacité de prêt de la Banque. Max Ndiaye, directeur du Département syndication, cofinancement et solutions clients (FIST) de la BAD, souligne que ces innovations internes ont permis de mobiliser environ 10 milliards de dollars au cours des dix dernières années, réinvestis stratégiquement dans les priorités de la BAD, notamment les High 5.

«Une autre avancée notable sous l’administration d’Adesina est l’approbation par le Conseil d’administration du FMI de l’utilisation des droits de tirage spéciaux (DTS) comme capital hybride. Cette décision devrait faciliter la canalisation de 20 milliards de dollars de DTS provenant de pays riches à travers les banques multilatérales de développement, mobilisant ainsi jusqu’à 80 milliards de dollars».

Une autre avancée notable sous l’administration d’Adesina est l’approbation par le Conseil d’administration du FMI de l’utilisation des droits de tirage spéciaux (DTS) comme capital hybride. Cette décision devrait faciliter la canalisation de 20 milliards de dollars de DTS provenant de pays riches à travers les banques multilatérales de développement, mobilisant ainsi jusqu’à 80 milliards de dollars. Parallèlement, un autre défi crucial consiste à attirer les investissements du secteur privé, essentiels pour accélérer la transformation économique de l’Afrique et faire face aux chocs multiples. Selon M. Adesina, cette réforme est indispensable pour créer ce qu’il appelle la « banque des solutions adaptées », capable d’agilité, de rapidité et de réactivité. Ainsi, la BAD doit évoluer d’une institution financière traditionnellement axée sur le secteur public vers une entité davantage tournée vers le secteur privé. Cela nécessitera une adaptation des instruments et des processus pour les rendre plus souples et mieux adaptés aux besoins du secteur privé.

Akinwumi Ayodeji Adesina, actuel président de la BAD

Face aux défis mondiaux croissants tels que les tensions géopolitiques, l’inflation persistante, la hausse des prix alimentaires et énergétiques, ainsi que les changements climatiques, il est largement admis que les seules ressources gouvernementales ne seront pas suffisantes pour répondre aux besoins de développement de l’Afrique. Ainsi, la BAD vise à renforcer le rôle crucial du secteur privé, que ce soit dans la lutte contre le changement climatique, l’élargissement de l’accès des pays aux marchés de capitaux mondiaux, le soutien aux entreprises ou la promotion d’infrastructures rentables via des partenariats public-privé.

Lire aussi: BAD : une institution en pleine mutation

Dans cette optique, la BAD a mis en place plusieurs initiatives, dont une plateforme de garantie autonome pour l’Afrique regroupant toutes les garanties partielles de risque et de crédit pour atténuer les risques à grande échelle pour les investisseurs. Le projet de création d’une agence de notation de crédit africaine indépendante est également envisagé afin d’assurer des évaluations équitables des risques en Afrique. Enfin, la BAD prévoit de tripler ses opérations de financement non souveraines pour les porter à 7,5 milliards de dollars par an au cours de la prochaine décennie, renforçant ainsi son engagement envers le secteur privé.

Du reste, bien que la BAD affiche une santé financière robuste, l’organisation se trouve à un tournant critique où elle doit transformer ses stratégies et ses opérations pour répondre efficacement aux nouveaux défis économiques et environnementaux tout en soutenant le développement durable de l’Afrique.

Vanessa Itgnia

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