Afrique : Akinwumi Adesina appelle à mobiliser les capitaux mondiaux

Dans son discours de clôture du sommet Afrique organisé par Standard Chartered, le président de la BAD a plaidé pour une meilleure utilisation des mécanismes de partage des risques, le renforcement des outils de rehaussement de crédit.

Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), a livré le discours de clôture du Sommet Afrique organisé par Standard Chartered le 31 juillet à Lagos. L’événement rassemblait de nombreuses figures de la sphère économique, politique et culturelle. Le sommet, tenu sous le thème « De l’Afrique au monde : innovation, résilience et croissance », a mis en lumière les opportunités de transformation du continent africain.

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Un plaidoyer pour les investissements en Afrique

Dans son discours intitulé « Réorienter les capitaux mondiaux pour libérer le potentiel d’investissement en Afrique », le président de la BAD a lancé un appel en faveur d’une mobilisation accrue des ressources financières vers le continent. « Ensemble, réorientons les flux de capitaux mondiaux pour révéler la vraie valeur de l’Afrique. C’est une mission qui me tient à cœur, et que je continuerai à porter haut », a-t-il déclaré.  Il a ensuite présenté les progrès réalisés par la BAD au cours de la dernière décennie. Il a souligné l’importance de l’innovation financière dans la gestion du capital, affirmant que « nous ne nous contentons pas d’attendre les fonds ; nous les faisons fructifier. Grâce à une meilleure gestion de notre bilan, chaque dollar investi produit un impact décuplé ».

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Depuis 2015, la BAD a mobilisé plus de 102 milliards de dollars à des conditions avantageuses, portant son capital de 93 milliards à 318 milliards de dollars en 2024. La Banque, notée AAA depuis dix ans, a mis en place plusieurs mécanismes novateurs, comme une initiative commune avec la Banque interaméricaine de développement pour réaffecter les droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI.

Des instruments financiers innovants

Parmi les instruments financiers mis en œuvre figurent 14 milliards de dollars en obligations sociales sur huit ans ; 10 milliards de dollars levés en 2025 via des titres à long terme ; la première titrisation synthétique d’un portefeuille non souverain de 1 milliard de dollars ; une émission de capital hybride de 750 millions de dollars, largement sursouscrite à 5,1 milliards de dollars. Grâce au programme Room to Run Sovereign, la BAD a aussi dégagé 2 milliards de dollars supplémentaires pour ses prêts aux États membres.

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Un appel à la coopération multilatérale

Le président de la BAD a exhorté les institutions financières internationales à renforcer leur coopération avec la Banque et les autres acteurs du développement. Il a plaidé pour une meilleure utilisation des mécanismes de partage des risques, le renforcement des outils de rehaussement de crédit, l’adoption généralisée des normes ESG et une plus grande implication dans le financement en monnaies locales.

La Banque a également eu recours à des garanties de crédit pour faciliter l’accès au financement. L’une d’elles, d’un montant de 250 millions de dollars, a permis à l’Égypte d’émettre le tout premier Panda Bond africain en Chine, d’une valeur de 500 millions. Akinwumi Adesina a salué le partenariat avec Standard Chartered, notamment une garantie partielle accordée à la Côte d’Ivoire en 2023, qui a permis de lever 533 millions d’euros pour le pays. Cette opération a été distinguée comme meilleur prêt souverain syndiqué de l’année lors des Bonds, Loans & ESG