Ces personnalités, proches ou collaborateurs présumés de l’ex-première dame Sylvia Bongo et de son fils Nourredin, comparaissaient pour des faits de détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite.
La salle d’audience du tribunal de Libreville était pleine ce lundi 17 novembre pour l’une des phases les plus sensibles du procès dit Bongo-Valentin. Dix proches ou collaborateurs présumés de l’ex-première dame Sylvie Aimée-Marie Bongo Valentin et de son fils, Nourredin Bongo Valentin, comparaissaient pour des faits de détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite. Le procureur général, Eddy Minang, a livré un réquisitoire, méticuleusement préparé, au terme duquel il a demandé des peines allant de l’acquittement à quinze ans de prison.

Clarifications financières et déroulé du réquisitoire
Dès l’ouverture de l’audience, le procureur général a d’abord tenu à préciser plusieurs montants évoqués au cours des précédentes séances, rappelant que certaines sommes perçues dans l’exercice de fonctions publiques entre 2017 et 2024 étaient justifiées. Il a ensuite passé en revue les avoirs des accusés, pointant des patrimoines «dont l’origine n’a pas été clairement démontrée». Le parquet a également indiqué que plusieurs personnalités et responsables bancaires pourraient être auditionnés ultérieurement pour éclairer les flux financiers encore jugés opaques.
Les réquisitions du parquet
Au terme de son exposé, le procureur a dévoilé des réquisitions particulièrement lourdes à l’encontre de plusieurs prévenus. Il a ainsi demandé quinze ans de prison et 50 millions de FCFA d’amende contre Ian Ngoulou, dix ans et 75 millions contre Ali Saliou et Oceni Ossa Mohamed, cinq ans et 25 millions contre Jessy Ella Ekogha, quatre ans et 15 millions contre Kim Oun, ainsi que trois ans et 10 millions pour Otha Ndoumba Gabin. Jordan Camuset encourt trois ans de prison avec sursis assortis de 6 millions d’amende, tandis que Cyriaque Mvourandjami fait face à deux ans de prison et 5 millions d’amende. En revanche, deux prévenus, Gisèle Yolande Mombo, belle-mère d’Ian Ngoulou, et l’ancien secrétaire général du PDG, Steve Ndegho Dieko, ont bénéficié d’une demande d’acquittement.
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Confiscations et mesures complémentaires
Pour les huit autres co-accusés, le parquet requiert des peines de prison mais aussi la confiscation de l’ensemble de leurs biens : avoirs bancaires, entreprises, propriétés et matériel divers. Les frères Abdoul Oceni Ossa et Mohamed Ali Saliou, tout comme Ian Ngoulou et Jessy Ella Ekogha, sont particulièrement visés par ces mesures.
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Les plaidoiries de la défense sont attendues dans les prochaines heures. Après celles-ci, la cour se retirera pour délibérer. Le verdict, très attendu, pourrait constituer un tournant majeur dans l’affaire Bongo-Valentin et, plus largement, dans la volonté affichée des autorités gabonaises de lutter contre le détournement des finances publiques.







