Tchad : la CNDH rejette le rétablissement de la peine de mort

Tchad : la CNDH rejette le rétablissement de la peine de mort

Dans un communiqué, l’institution recommande de renforcer les institutions judiciaires et sécuritaires, tout en agissant sur les causes profondes de la criminalité.

Alors que des voix s’élèvent pour envisager le rétablissement de la peine de mort au Tchad, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) exprime son inquiétude à ce sujet. Dans un communiqué publié ce vendredi 29 août, la CNDH s’alarme face aux initiatives tendant à réintroduire cette peine capitale dans le système judiciaire. L’institution fait part de sa « vive préoccupation » quant à un éventuel recul des avancées législatives en matière de droits humains.

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Reconnaître les souffrances, mais défendre les principes

Dans son message, la Commission reconnaît l’émotion suscitée par les violences et crimes graves qui secouent le pays. Elle dit partager l’angoisse de la population et des autorités face à une insécurité croissante. Toutefois, elle tient à rappeler que le droit à la vie reste un principe fondamental, qu’elle qualifie de « sacré et inviolable », et que la peine de mort constitue, selon elle, une atteinte irréversible à ce droit.

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La CNDH conteste également l’idée selon laquelle la peine de mort serait une solution efficace contre la criminalité. Elle estime que cette sentence extrême n’a pas de pouvoir dissuasif supérieur à celui de la prison à perpétuité. Pour faire face à l’insécurité, la Commission prône plutôt un renforcement des capacités des institutions judiciaires et sécuritaires, mais aussi une approche plus profonde, s’attaquant aux causes structurelles de la criminalité. Selon elle, la sécurité des citoyens ne peut être garantie par des « châtiments cruels et inhumains », mais plutôt par une justice équitable, rigoureuse et accessible.

Un appel à préserver l’État de droit

La CNDH inscrit sa position dans le cadre du mouvement international pour l’abolition universelle de la peine de mort. Elle invite les autorités tchadiennes à préserver les acquis juridiques obtenus depuis 2020, à renforcer l’État de droit et à poursuivre les réformes en cours dans le domaine de la justice.

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La Commission a également appelé à un débat national ouvert, inclusif et apaisé, dans l’objectif de trouver des solutions durables et compatibles avec le respect des droits humains fondamentaux. Abolie en mai 2020, y compris pour les infractions liées au terrorisme, la peine de mort n’a plus cours au Tchad depuis l’adoption d’une nouvelle loi antiterroriste.

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