Parmi les œuvres sélectionnées figurent « Les Bilokos », un documentaire signé Erickey Bahati et produit par Giresse Kassonga, le film hybride « Journal intime d’une femme-chèvre », « Kachifo (Till the Morning Comes) », « Black Snake », le film « Lutteurs (Fighters) » et la comédie « The Fortunate ».
Du 7 au 12 août 2025, la ville suisse de Locarno va accueillir la 78ᵉ édition de son prestigieux festival international du film, et, une fois encore, la diversité des voix cinématographiques y sera célébrée. À travers son dispositif « Open Doors », le festival braque les projecteurs sur six projets africains portés par des cinéastes émergents, reflétant la vitalité créative du continent.
Des récits africains pluriels et inventifs
Parmi les films retenus, « Les Bilokos », un documentaire signé Erickey Bahati et produit par Giresse Kassonga, explore une thématique spirituelle et culturelle venue de la République démocratique du Congo. Côté Afrique de l’Ouest, le film hybride « Journal intime d’une femme-chèvre », coréalisé par l’Ivoirienne Azata Soro et la Burkinabè Nameita Lica Toure, mêle animation et documentaire pour livrer un regard intime et symbolique sur la condition féminine.
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Le Nigeria est représenté par « Kachifo (Till the Morning Comes) », une romance teintée de surnaturel réalisée par Dika Ofoma, avec Blessing Uzzi à la production. Le Zimbabwe, lui, présente « Black Snake », œuvre entre mysticisme et société contemporaine, réalisée par Naishe Nyamubaya. Du côté du Sénégal, le film « Lutteurs (Fighters) » du réalisateur Alassane Sy aborde les tensions générationnelles à travers le prisme de la lutte traditionnelle, tandis que « The Fortunate », comédie noire éthiopienne de Habtamu Gebrehiwot et Nahusenay Dereje, propose une satire sociale corrosive.
Un nouveau cycle de coopération Afrique-Locarno
Lancé en 2003, « Open Doors » vise à soutenir les cinéastes issus de régions du monde peu représentées dans les grands circuits de diffusion. Après trois années consacrées à l’Amérique latine et aux Caraïbes, le programme entame dès cette année un nouveau cycle dédié à 42 pays africains, prévu jusqu’en 2028. « C’est un signal fort : le cinéma africain est appelé à jouer un rôle clé dans la dynamique indépendante mondiale », affirme Yanis Gaye, récemment nommé à la tête des études d’Open Doors, avant de rajouter que « notre objectif est de consolider à la fois la vision artistique et les outils entrepreneuriaux des créateurs ».
Structurer les industries africaines du film
Outre les réalisateurs, six producteurs africains participeront également à l’initiative « Open Doors Producers ». Ils viennent de l’Angola (Kamy Lara), du Burkina Faso (Moustapha Sawadogo), de l’Éthiopie (Leul Shoaferaw), du Kenya (June Wairegi), du Rwanda (Yannick Mizero Kabano) et du Zimbabwe (Kudi Maradzika).
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Leur présence incarne une volonté assumée de professionnaliser les chaînes de production, d’encourager des modèles collaboratifs durables et de stimuler les coproductions internationales sur des bases plus équitables. Les participants auront accès à des ateliers pratiques, mentorats, conférences et plateformes de réseautage, pour mieux structurer leurs projets dans la durée. « Nous voulons que ces sociétés deviennent des piliers durables de la création, sans perdre leur singularité culturelle », précise Yanis Gaye.
