Selon le rapport de l’IHA publié le 25 juin, la capacité hydroélectrique du continent dépasse désormais 47 GW, pour une production annuelle de 167 TWh.
L’Afrique a doublé sa performance annuelle en matière d’hydroélectricité, avec 4,5 gigawatts (GW) de nouvelles capacités installées en 2024, contre 2 GW l’année précédente. C’est ce que révèle le dernier rapport de l’Association internationale de l’hydroélectricité (IHA), publié le mercredi 25 juin dans le cadre de son étude annuelle 2025 World Hydropower Outlook. Ce bond significatif porte la capacité hydroélectrique totale du continent à plus de 47 GW, avec une production effective estimée à 167 térawattheures (TWh) pour l’année écoulée.

La grande majorité de ces capacités proviennent de barrages hydroélectriques conventionnels, qui représentent à eux seuls 43,5 GW. Le reste est assuré par les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), ou « pumped storage power plants », qui totalisent 3,7 GW, dont 349 mégawatts (MW) nouvellement installés en 2024. Ces infrastructures STEP permettent de stocker de l’énergie en période de faible demande en pompant de l’eau vers un réservoir en hauteur, pour ensuite la turbiner lorsque la demande augmente. Une technologie stratégique pour accompagner l’intermittence des énergies renouvelables.
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Des projets majeurs au cœur de la croissance
Parmi les nouvelles mises en service, le barrage de Julius Nyerere en Tanzanie s’impose comme le plus important de l’année avec une capacité de 2 115 MW. En Éthiopie, deux turbines supplémentaires ont été raccordées au Grand barrage de la Renaissance (GERD), ajoutant 800 MW à son potentiel.
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D’autres projets notables incluent la centrale de Karuma en Ouganda (600 MW), le barrage de Nachtigal au Cameroun (420 MW). Avec une capacité totale de 6,02 GW, l’Éthiopie se place en tête des pays africains producteurs d’hydroélectricité, suivie de l’Angola (3,89 GW), de l’Afrique du Sud (3,60 GW), de la RD Congo (3,21 GW) et de la Zambie (3,16 GW). Selon l’IHA, seulement 11 % du potentiel hydroélectrique exploitable du continent sont actuellement utilisés, ce qui laisse entrevoir d’importantes marges de progression.
Un nouvel élan porté par le secteur privé
Le rapport souligne l’essor d’une nouvelle génération de projets, souvent portés par des acteurs privés, qui cherchent à faire de l’hydroélectricité un levier central de la transition énergétique africaine. En outre, parmi les projets phares, il note le barrage de Caluco Cabaça en Angola (2 172 MW), en cours de réalisation par le groupe chinois Gezhouba Group, le projet de Sounda au Congo, dont la capacité est estimée entre 600 et 800 MW. Malgré ces progrès, le secteur hydroélectrique africain reste freiné par l’accès difficile aux financements. Près de 63 GW de projets sont aujourd’hui à l’arrêt, en raison de problèmes de rentabilité, de risques liés à l’achat de l’énergie (off-take risk), et de fluctuations monétaires mal couvertes.