Dans une vidéo de dix minutes diffusée ce dimanche 17 août, l’ancienne ministre des Armées a réaffirmé avec détermination son appel à une transformation profonde à la tête de l’État.
L’ancienne ministre togolaise des Armées, Essossimna Marguerite Gnakadè, a diffusé dimanche 17 août 2025 une vidéo de dix minutes, dans laquelle elle réaffirme avec détermination son appel à un changement profond à la tête de l’État. Vêtue d’un tailleur noir, symbole du deuil que traverse selon elle le peuple togolais, Mme Gnakadè s’adresse aux citoyens avec un ton calme, assuré et grave. Depuis plusieurs mois, l’ex-ministre publie des tribunes dans lesquelles elle dénonce la gouvernance actuelle. Cette vidéo marque cependant une nouvelle étape : pour la première fois, elle met un visage et une voix sur ses convictions. « Je suis une citoyenne togolaise avant tout ».
Dans son message, Marguerite Gnakadè se présente non plus comme un ancien membre du gouvernement, mais comme une citoyenne qui assume pleinement son devoir de vérité. « Je m’adresse à vous avec sincérité et responsabilité », affirme-t-elle, répondant aux critiques qui prêtent ses prises de position à des motivations personnelles ou familiales. Elle ne cache pas ses liens avec la famille Gnassingbé, au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle. Mais elle précise qu’« avant d’être liée à un nom ou une communauté, je suis une Togolaise consciente, et je refuse de me taire face à l’injustice que subit notre pays ».
Une dénonciation des manipulations communautaires
Cette déclaration est loin d’être anodine. L’ancienne ministre dénonce une stratégie bien rodée du pouvoir en place. Elle parle de l’utilisation de l’argument ethnique ou communautaire pour affaiblir toute voix dissidente. Pour elle, ce subterfuge ne peut plus justifier le silence ou l’inaction. « Me taire alors que j’ai été témoin des dérives de l’intérieur serait une trahison de mes valeurs, de ma conscience, et surtout du peuple togolais », insiste-t-elle.
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Elle reconnaît que la peur muselle une large partie de la population. Mais selon elle, l’inaction ne peut plus être excusée. Dans le contexte actuel, explique-t-elle, se taire équivaut à être complice. Elle appelle les citoyens à dépasser la peur pour affronter ensemble un système politique qui, selon ses mots, « a trahi les espoirs placés en lui ». Le problème n’est pas une personne ou une communauté, dit-elle, mais un système défaillant qu’il faut démanteler pour reconstruire une gouvernance juste et équitable.
Un régime en échec selon l’ex-ministre
Marguerite Gnakadè rejette également le discours du pouvoir qui brandit constamment l’argument de la paix pour maintenir le statu quo. Elle rappelle que, depuis son indépendance, le Togo n’a jamais connu de paix véritable. Pour elle, le régime a eu le temps, les ressources et toutes les chances d’améliorer le sort du pays, mais il a échoué. « Maintenir Faure Gnassingbé au pouvoir ne mènera à aucun changement », affirme-t-elle, appelant ouvertement à sa démission.
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Dans son message final, l’ex-ministre exhorte le président togolais à quitter le pouvoir de manière responsable afin de permettre une transition pacifique, inclusive et nationale. Elle invite ses compatriotes à se mobiliser dans la légalité et la non-violence pour que le changement souhaité par la majorité devienne réalité. Enfin, elle lance un nouvel appel aux Forces armées et aux corps de sécurité, les encourageant à se tenir aux côtés du peuple dans cette quête de libération et de reconstruction du Togo.
