Le lundi 27 octobre, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes du pays, notamment à Douala, Bertoua, Garoua et Bafang, où des protestataires ont incendié plusieurs bâtiments. Des commerces ont également été pillés et saccagés, tandis que les forces de sécurité ont eu recours au gaz lacrymogène pour disperser les rassemblements.
Quelques heures après la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 12 octobre, la tension est montée dans plusieurs villes du Cameroun. Ce lundi 27 octobre, l’annonce de la réélection du président Paul Biya pour un huitième mandat a déclenché des manifestations dans plusieurs localités, notamment à Douala et à Garoua.

Escalade de la violence à New Bell et Bonabéri
Dans la capitale économique, Douala, des manifestations spontanées ont éclaté peu après l’annonce du Conseil constitutionnel. Les forces de sécurité ont eu recours à du gaz lacrymogène pour disperser des groupes de jeunes rassemblés dans le quartier de New Bell, épicentre des tensions.
Le secteur est désormais placé sous blocus. Policiers et militaires ont restreint l’accès à certaines rues, tandis que sirènes et patrouilles résonnent régulièrement dans le quartier. La circulation y est quasi impossible, notamment pour les taxis-motos et les automobilistes.

Des échanges de tirs ont été également signalés dans les quartiers de Bonabéri et New Bell, où les affrontements se sont intensifiés tout au long de l’après-midi. Plusieurs bâtiments ont été incendiés, tandis que des commerces ont été pillés et saccagés. Ces violences marquent un nouveau seuil dans la contestation née de la réélection du chef de l’État.
📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP
Des heurts autour du domicile d’Issa Tchiroma
À Garoua, c’est d’abord un calme relatif qui a régné avant que la tension ne monte dans la journée. Des affrontements ont opposé les partisans d’Issa Tchiroma Bakary, principal adversaire de Paul Biya, aux forces de l’ordre près du domicile de l’opposant, où il s’était retranché depuis le jour du scrutin. Des coups de feu ont été entendus aux abords de sa résidence, selon plusieurs journalistes locaux. L’homme politique annonce sur sa page Facebook que cette situation a causé la mort de deux personnes.
Violences signalées dans d’autres régions du pays
Des incidents similaires ont également été rapportés dans d’autres villes. Dans la région de l’Est, notamment à Manjou, des bâtiments publics ont été détruits, dont le bureau local d’ELECAM et les locaux de l’inspection du ministère de l’Éducation de base.
Lire : Cameroun : Paul Biya réélu avec 53,66 % des voix
À Bafang, dans l’Ouest, des scènes de pillage ont été observées, bien que les autorités locales aient affirmé que ces débordements n’étaient pas directement liés à des revendications politiques. De nombreuses interpellations ont été effectuées dans plusieurs villes, tandis que des bilans humains, évoquant des morts et des blessés, commencent à circuler, sans confirmation officielle pour l’instant.
Face à cette montée de la violence, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a demandé l’ouverture d’enquêtes indépendantes. Sur le réseau social X (ex-Twitter), l’organisation a déclaré que « nous recevons depuis dimanche des informations préoccupantes sur des personnes tuées, blessées ou arrêtées lors de manifestations liées à l’annonce des résultats de la présidentielle. Nous appelons à la retenue, à des enquêtes approfondies et à la fin immédiate des violences ».







