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Sénégal : des ex prisonniers politiques réclament justice

SOCIETE
Publié le 11 juillet 2024
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Ils ont l’impression d’avoir été oubliés et demandent réparation.

À l’instar de nombreux militants du Pastef, Léon Gnign attend une aide des nouvelles autorités, en reconnaissance de son engagement politique. Cent jours après l’arrivée au pouvoir des deux leaders, « nous avons le sentiment d’être oubliés », regrette cet ancien prisonnier dans sa conversation avec les reporters du journal Le Monde.

Quelques semaines après son installation au palais présidentiel, le président Faye avait pourtant demandé au gouvernement de créer une commission d’indemnisation des victimes des violences politiques. Mais pour Léon Gnign, l’euphorie n’a duré que quelques jours, le temps de retrouver sa femme après sa libération, le 14 mars, après sept mois de détention. « Je suis libre, certes, mais j’ai perdu ma dignité », dit-il, essoufflé. Ses difficultés respiratoires révèlent les mauvaises conditions de détention. « J’ai du mal à marcher et j’ai des boutons et rougeurs sur tout le corps », confie le trentenaire. Il a aussi perdu son emploi, qui lui rapportait chaque mois 240 000 francs CFA (environ 360 euros).

Ancien employé à la sûreté de l’aéroport international Blaise-Diagne et sympathisant des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), il fait partie des quelques 1 000 opposants et militants emprisonnés arbitrairement sous le régime du président Macky Sall (2012-2024). La formation politique du président Bassirou Diomaye Faye était dans l’opposition jusqu’à son élection le 24 mars. Léon Gnign a été arrêté le 15 août 2023 sur son lieu de travail pour avoir critiqué sur les réseaux sociaux la dissolution du Pastef, ce qui lui a valu une détention pour offense au chef de l’Etat et participation à l’insurrection.

Lire aussi: Sénégal : Bassirou Diomaye Faye reçoit les 30 recommandations des réformes de la justice

Selon le compte rendu du conseil des ministres, la commission mise en place par le gouvernement devait « s’atteler rapidement à identifier les victimes et évaluer les préjudices ainsi qu’à prendre en charge les blessés en cours de traitement ». Trois mois plus tard, cette commission n’a toujours pas été mise en place, déplore le Collectif des victimes du régime de l’ex-président Macky Sall.

Récemment, l’espoir a été ravivé par la réception par le président, le 4 juillet, des recommandations des assises nationales de la justice, censées réformer un secteur en crise. La réorganisation du Conseil supérieur de la magistrature – qui nomme les juges sur proposition du ministre de la justice et est présidé par le chef de l’Etat ; la limitation du nombre de détenus par cellule ; ou la création d’un juge des libertés et de la détention ont été annoncées. Mais la situation des anciens détenus n’a pas été abordée.

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