Hommage : le Niger salue la mémoire de ses pionniers 

Les autorités de ce pays d’Afrique de l’Ouest ont décidé de débaptiser les rues et monuments qui portent des noms français. 

Au rythme d’une musique militaire, plusieurs responsables du régime militaire en place ont parcouru les rues de la ville pour célébrer l’inauguration des nouveaux noms des rues et monuments de Niamey. Le Niger semble vouloir atténuer ses relations historiques et culturelles avec l’Hexagone. L’avenue Charles de Gaulle à Niamey a été débaptisée et porte désormais le nom de Djibo Bakary, en hommage au premier maire élu de la capitale nigérienne et figure emblématique de l’indépendance du pays. Djibo Bakary et son mouvement d’opposition, le Sawaba, ont mené de vigoureuses luttes contre Jacques Foccart, conseiller Afrique du président Charles de Gaulle.

Monument en l’honneur des victimes de la colonisation

De nombreuses places et monuments ayant des noms de personnalités françaises ont également été renommés par les autorités nigériennes. « La plupart de nos avenues, boulevards, rues et monuments portent des noms qui évoquent les souffrances et les humiliations subies par notre peuple pendant la colonisation », a déclaré le colonel Abdramane Amadou, ministre de la Jeunesse et porte-parole du gouvernement.

Transformations visuelles

Dans certains cas, le changement ne se limite pas aux noms. Par exemple, le portrait en pierre de l’explorateur français Parfait-Louis Monteil a été remplacé par une plaque à l’effigie de Thomas Sankara. Le Niger continue ainsi son éloignement manifeste de la France. Peu après l’accession au pouvoir du CNSP en 2023, les nouvelles autorités avaient rapidement modifié l’hymne national, auparavant écrit en 1961 par le compositeur français Maurice Albert Thiriet.

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Cet hymne a été remplacé par « Pour l’honneur de la patrie », un chant célébrant les luttes anticoloniales. Depuis lors, la France a retiré ses soldats du Niger, les médias français RFI et France 24 ont été suspendus, et le Centre culturel franco-nigérien a cessé ses activités, remplacé par le Centre culturel Moustapha Alassane.

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