La Banque ouest-africaine de développement s’affirme comme un leader dans l’utilisation d’obligations hybrides, un outil financier innovant, pour répondre aux défis du développement durable dans ses États membres.
Depuis sa prise de fonction à la tête de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) , Serge Ekué a insufflé une dynamique nouvelle, marquée par l’innovation et la prise de risques calculés. Sa stratégie audacieuse vise à transformer la banque en un acteur incontournable du développement en Afrique de l’Ouest, en utilisant des outils financiers modernes tels que les obligations hybrides. Ces instruments, encore méconnus il y a quelques années, sont désormais au cœur de la stratégie de la BOAD pour renforcer sa structure de capital et mobiliser des ressources cruciales pour le développement de ses États membres.
Le 2 août dernier, la BOAD a marqué un tournant historique en levant 100 millions d’euros à travers une obligation hybride verte, un type d’instrument encore rare pour les banques multilatérales de développement (BMD). Ce succès démontre la capacité de la BOAD à attirer des investisseurs majeurs tels que le Fonds climat italien et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA). Au-delà du montant levé, cette opération symbolise la confiance croissante des investisseurs dans la capacité de la BOAD à déployer efficacement des capitaux dans des projets durables.
Serge Ekue, président de la BOAD
Le recours aux obligations hybrides par la BOAD ne se limite pas à une simple diversification des sources de financement. Pour Serge Ekué, il s’agit d’une réponse stratégique aux défis imposés par les fluctuations des marchés internationaux et les incertitudes géopolitiques, comme l’a illustré l’impact de l’invasion de l’Ukraine sur les marchés émergents. En suspendant temporairement une émission publique de 500 millions de dollars en 2022, la BOAD a su adapter sa stratégie en lançant des transactions privées plus ciblées, tout en maintenant sa capacité à intervenir au moment opportun sur le marché public.
Cette approche mesurée mais résolue illustre le leadership de Serge Ekué, qui ne se contente pas de suivre les tendances, mais les anticipe et les façonne. En plaçant le développement durable au cœur de sa stratégie, la BOAD s’assure non seulement de répondre aux besoins immédiats de ses États membres, mais aussi de préparer l’avenir. Les fonds levés à travers ces obligations hybrides financent des projets d’infrastructures essentiels, tels que l’accès à l’électricité renouvelable dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), où 50 % de la population demeure sans accès à l’énergie.
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La stratégie Djoliba, qui définit le plan d’investissement de la BOAD pour 2021-2025, est emblématique de cette vision. Avec un objectif d’investissement de 5 milliards d’euros, la banque s’est engagée dans une véritable course contre la montre pour mobiliser les fonds nécessaires. « Nous avions près de 90% du financement défini par Djoliba », a récemment confié Serge Ekué, soulignant toutefois que les contraintes de capital de niveau un ont limité l’émission d’obligations durables à 750 millions d’euros, malgré une demande dépassant les 4 milliards d’euros.
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C’est pourquoi, loin de se reposer sur ses lauriers, la BOAD entend continuer à explorer toutes les avenues possibles pour lever des capitaux. Qu’il s’agisse de structures de niveau un, de niveau deux ou de dette mezzanine, chaque outil est envisagé comme un levier pour amplifier l’impact du financement sur le terrain. Cette démarche proactive témoigne de la volonté de la BOAD de rester à la pointe de l’innovation financière, tout en maintenant un engagement ferme envers le développement inclusif et durable de ses États membres.
Le leadership de Serge Ekué est donc celui d’un bâtisseur, conscient des enjeux et déterminé à faire de la BOAD un acteur clé de la transformation de l’Afrique de l’Ouest. En misant sur des instruments financiers innovants, il démontre que la banque multilatérale de développement peut non seulement suivre les évolutions du marché, mais aussi les devancer, pour le bénéfice des populations qu’elle sert.
Simon Pierre ETOUNDI
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