Pour la première fois, les proches des victimes sont autorisés à témoigner publiquement, lors d’audiences retransmises en direct sur la télévision nationale.
Dans le cimetière balayé par le vent glacial de Cradock, à l’est de l’Afrique du Sud, les tombes mal entretenues de quatre figures de la lutte anti-apartheid reposent sous un monument commémoratif en ruine. Ces hommes (Fort Calata, Matthew Goniwe, Sicelo Mhlauli et Sparrow Mkhonto) ont été assassinés il y a 40 ans par les forces du régime ségrégationniste. À deux heures de route, dans la ville côtière de Gqeberha (anciennement Port Elizabeth), une enquête judiciaire tente aujourd’hui encore de faire toute la lumière sur ce crime.
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Quarante ans de silence
Les familles des victimes, toutes encore en quête de vérité et de justice, vivent avec l’absence de réponses. Trois d’entre eux étaient enseignants, le quatrième était syndicaliste, tous pères de famille. « Nous ne laisserons pas cette affaire être oubliée tant qu’une forme de justice n’aura pas été rendue », affirme Lukhanyo Calata, fils de Fort Calata.
Son père avait été battu, poignardé, puis brûlé avec les autres victimes. Sa mère, Nomonde Calata, aujourd’hui âgée d’une soixantaine d’années, se souvient avec douleur de cette période. « J’étais enceinte. J’ai perdu tout espoir… tout a été arraché si brutalement », raconte-t-elle. Leur troisième enfant est né deux semaines après les funérailles. Elle explique n’avoir pu exprimer son chagrin. « Je ne pouvais pas pleurer devant l’ennemi. Il se serait moqué de moi », renchérit-elle.
Une lueur d’espoir dans une nouvelle procédure
Aujourd’hui, une nouvelle enquête judiciaire redonne de l’élan aux familles. Pour la première fois, les proches des victimes peuvent témoigner publiquement, et les audiences sont diffusées en direct à la télévision nationale. Le tribunal s’est même déplacé sur les lieux présumés du crime.
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Les familles réclament des explications claires sur l’absence de poursuites après trois décennies. L’un de leurs avocats pointe du doigt un « mélange toxique de paresse, d’indifférence, d’incompétence et d’interférences politiques ». En avril, le président Cyril Ramaphosa a ordonné l’ouverture d’une enquête sur les retards délibérés dans le traitement des crimes commis durant l’apartheid. Parallèlement, une procédure distincte impliquant 25 familles réclame des réparations financières à l’État.
Des enquêtes inabouties depuis 1985
Dès 1985, des investigations ont été menées, mais dans une langue, l’afrikaans, que Nomonde Calata ne comprenait pas. L’enquête n’a abouti à aucune arrestation. Une nouvelle procédure en 1993 a confirmé l’implication des forces de police, sans identifier les responsables. La Commission vérité et réconciliation (CVR), instaurée après la chute de l’apartheid, a reconnu l’implication de six policiers et leur a refusé l’amnistie. Aucun d’entre eux n’a toutefois été poursuivi, et tous sont aujourd’hui décédés. « Nous savions qu’ils feraient tout pour s’auto-protéger », commente Lukhanyo Calata avant de rajouter que « nous ne nous attendions pas à mieux ».
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Dans Cradock, désormais appelée Nxuba, les habitants n’ont jamais oublié les quatre militants. « J’ai grandi devant eux », se rappelle Sibongile Mbina Mbina, aujourd’hui quinquagénaire. « Deux m’ont enseigné au lycée. Je suis bouleversée que cette affaire soit restée sans réponse », narre-t-elle. Pour Mawonga Goniwe, 65 ans, dont l’oncle faisait partie des « Quatre de Cradock », le sentiment d’injustice persiste. Pour elle, la vérité doit éclater et ceux qui ont commis ces actes doivent répondre de leurs actes.
Notre Afrik avec AFP
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