Prononcée le 16 octobre 2025 à la demande du procureur de la République, cette décision de justice compromet sérieusement la recevabilité de sa candidature.
Le tribunal de grande instance de Bangui a annulé le certificat de nationalité centrafricaine d’Anicet Georges Dologuélé, figure de l’opposition et candidat à la présidentielle de 2025. Cette décision judiciaire, rendue le 16 octobre 2025 à la suite d’une requête du procureur de la République, remet en cause la validité de sa candidature.
À l’origine de cette affaire, une action du procureur Damanguère, qui a saisi la justice pour contester la validité du certificat de nationalité présenté par Dologuélé dans son dossier de candidature, déposé le 11 octobre auprès de l’Autorité nationale des élections (ANE). Le document en question, délivré en 2012, est désormais déclaré « nul et sans effet » par la justice.

Une nationalité française acquise en 1994
Le tribunal fonde sa décision sur le fait qu’Anicet Georges Dologuélé aurait acquis la nationalité française en 1994, ce qui entraîne, selon le Code de la nationalité, la perte automatique de la nationalité centrafricaine si aucune procédure de réintégration n’est entreprise. Or, les juges ont estimé que Dologuélé n’a jamais mené cette démarche conformément aux dispositions légales en vigueur, notamment les articles 32 et suivants du Code de la nationalité.
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Dans son jugement, le tribunal souligne que le certificat délivré à Dologuélé en 2012 a été obtenu en violation de la loi, car aucune trace d’une réintégration dans la nationalité centrafricaine n’a été apportée. Par conséquent, l’opposant ne peut plus se prévaloir de sa nationalité d’origine, une condition pourtant indispensable pour concourir à la fonction présidentielle.
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À quelques semaines de l’examen des candidatures par le Conseil constitutionnel, cette décision pourrait écarter un adversaire de la course présidentielle. La Constitution centrafricaine exige en effet que tout candidat à la magistrature suprême soit exclusivement de nationalité centrafricaine.