Libye : le représentant de l’ONU démissionne

Une situation qui n’émeut pas les dirigeants libyens qui critiquent la démocratie à géométrie variable prônée par l’organisation par ailleurs muette sur l’actualité à Gaza.

Abdoulaye Bathily, le représentant de l’Organisation des nations-unies (ONU) en Lybie a donc jeté l’éponge le mardi 16 avril en regrettant la détérioration de la situation politique dans ce pays. Une démission qui laisse les autorités libyennes de marbre. L’ambassadeur libyen à l’ONU, Taher Al-Sunni a déclaré « Nous continuons d’entendre certains qui persistent à nous prêcher et à critiquer la situation dans notre pays, nous donnant des leçons sur les principes d’humanité et de démocratie tout en fermant les yeux sur les scènes de tuerie et de destruction à Gaza. Tout en restant sourds aux cris des enfants et des femmes enterrées sous les décombres ».

Bathily pour sa part se plaint de l’indifférence des Libyens face à la crise politique que traverse le pays depuis plusieurs années. « Les Libyens sont contents de l’impasse actuelle dans laquelle se trouve leur pays », a – t- il déclaré. Selon lui, les autorités libyennes font preuves de mauvaise de foi et d’un manque de volonté politique. Il précise aussi que l’ONU ne peut « agir avec succès pour soutenir le processus politique face à des dirigeants qui placent leurs intérêts personnels au-dessus des besoins du pays ». « J’ai présenté ma démission au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres », a déclaré le diplomate sénégalais à la presse à l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité. Réunion au cours de laquelle, Abdoulaye Bathily en mission dans ce pays du Maghreb depuis 2022, a dressé un tableau sombre de la situation en Libye, déchirée par une guerre civile depuis 2011, date de la chute du régime du président Mouammar Kadhafi à la suite d’une révolte appuyée par l’Otan.

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A en croire le démissionnaire, les efforts déployés par l’ONU depuis 2022 pour aider à résoudre la crise politique par le biais des élections sont vains. L’organisation s’est heurtée à des tensions nationales et régionales, révélant un défi intentionnel à s’engager sérieusement et une ténacité à retarder perpétuellement les élections.

La Libye est minée par les violences et les divisions. Le pays est gouverné par deux exécutifs rivaux. L’un à Tripoli (Ouest) dirigé par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l’ONU, l’autre dans l’Est, incarné par le Parlement et affilié au camp du général Khalifa Haftar, dont le fief se trouve à Benghazi.

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