RDC : les activités reprennent timidement à Bukavu

Les commerçants des marchés de Nyawera et Feu-rouge tentent de relancer leurs commerces malgré une clientèle encore limitée.

A Bukavu, la vie reprend lentement. Certains taxis motos et minibus circulent, bien que le carburant soit rare en raison de la fermeture des stations-service. Moïse Mapendi, un chauffeur de moto-taxi, explique que les prix ont augmenté. « Pour une course qui coûtait 1.000 francs, aujourd’hui nous demandons jusqu’à 5.000 francs », déclare-t-il. De son côté, Christophe Cirhuza, réparateur de pneus, a repris son activité et commence à voir quelques clients. Les commerçants des marchés de Nyawera et Feu-rouge tentent de relancer leurs activités malgré une clientèle encore limitée. L’ambulance traverse les rues désertées. Les bruits de fusillades ont été remplacés par les sirènes des services d’urgence, marquant un tournant dans la situation sécuritaire de la ville.

La ville, située au bord du lac Kivu, est sou l’emprise du M23 qui avait attaqués les troupes congolaises vendredi dernier. Des milliers de résidents ont fui vers le Burundi voisin. Des miliciens et civils armés ont semé la terreur, pillant des magasins et s’opposant aux nouvelles autorités. Dans certaines rues, des habitants ont pris la justice en main. Deux présumés voleurs ont été lynchés, et leurs corps gisaient dans la rue. Des équipes de la Croix-Rouge ont collecté les corps, tandis que les hôpitaux locaux ont pris en charge plus de 200 blessés en trois jours.

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Les conséquences des pillages et l’espoir d’une reprise

Les rues sont encore jonchées de déchets laissés par ceux qui ont profité de la confusion pour piller des magasins, entrepôts humanitaires et même une brasserie locale. Cependant, malgré ces pertes, le commerce reprend peu à peu. « Nous profitons de cette accalmie pour relancer nos activités commerciales, sinon comment allons-nous vivre ? », souligne Maman Nyabadeu, vendeuse de fruits et d’épices.

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Le port, essentiel pour l’économie de la ville, restait fermé lundi, mais le M23 a annoncé la réouverture du lac Kivu pour mardi, permettant la reprise de la navigation entre Bukavu et Goma, un axe commercial crucial. Hypocrate Marume, un habitant, exprime son inquiétude : « Nos anciennes autorités ont fui et les nouvelles n’ont rien dit jusqu’à présent, nous sommes dans la confusion ». À Goma, plus de deux semaines après la prise de la ville par le M23, des policiers recrutés par ce groupe armé ont refait leur apparition dans les rues, signe d’une normalisation progressive sous leur contrôle.

Notre Afrik