Selon l’Union internationale des télécommunications, ce retard met en évidence des lacunes structurelles dans les mécanismes de régulation à l’échelle du continent.
Depuis une quinzaine d’années, plusieurs pays africains ont engagé des réformes notables dans des secteurs stratégiques comme l’interconnexion, l’amélioration de la qualité de service, le partage d’infrastructures ou encore la libéralisation du marché des télécommunications. Selon le dernier rapport de l’Union internationale des télécommunications (UIT), publié en avril 2025 et intitulé « Measuring Digital Development: State of Digital Development and Trends in the Africa Region », cet élan semble aujourd’hui s’essouffler. En 2024, seuls 18 % des pays africains avaient atteint le niveau G4 de maturité réglementaire. À titre comparatif, 38 % des pays dans le monde avaient déjà franchi ce cap deux ans plus tôt, positionnant l’Afrique en avant-dernière place à l’échelle mondiale. Ce retard reflète une faiblesse structurelle dans les capacités de régulation du continent.
L’indice de maturité réglementaire des TIC, référencé G5 par l’UIT, repose sur 70 indicateurs organisés autour de la gouvernance collaborative nationale, des fondements des politiques publiques, des outils de développement numérique et des priorités économiques de l’ère digitale. Cet indice, qui évalue 193 pays, établit une classification en quatre niveaux : la réglementation faible, typique des marchés monopolistiques (G1, limité) ; le début de libéralisation et de privatisation (G2, intermédiaire) ; l’environnement propice à la concurrence et à la protection des consommateurs (G3, avancé) ; et la régulation intégrée et alignée sur des objectifs économiques et sociaux globaux (G4, leader).
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Un continent dominé par les niveaux intermédiaires
L’Afrique compte 28 pays parmi les moins avancés (PMA), 16 sans accès à la mer (dont 13 PMA), et 5 petits États insulaires en développement (PEID). Si certains pays comme le Rwanda, le Nigeria ou le Kenya ont franchi le cap du niveau G4, la majorité reste cantonnée au niveau G3. Aucun des PEID n’a atteint ce niveau supérieur malgré une progression notable. L’UIT souligne que 82 % des pays africains n’ont pas dépassé la barre des 85 points nécessaires pour accéder au niveau G4, selon les données de la plateforme gen5.digital consultées en juin 2025. En 2023, aucun pays africain ne figurait parmi les leaders.
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Le score moyen de l’Afrique en matière de maturité réglementaire TIC s’élevait à 43 % en 2023, soit 9 points de moins que la moyenne mondiale. Le continent affiche un retard significatif dans les domaines des politiques numériques, des outils de développement et de la conception des stratégies publiques, avec des écarts de 23 à 34 points par rapport aux standards internationaux. Fait paradoxal, le continent enregistre une capacité réglementaire de 71 %, proche de celle de l’Europe (72 %) et supérieure à la moyenne mondiale. Pourtant, cela ne se traduit pas par une structuration efficace des marchés numériques.
Les lacunes les plus marquées concernent la participation des parties prenantes (23 %) et les outils spécifiques à la régulation des marchés numériques (27 %). Alors que la régulation des marchés TIC atteint 50 %, celle des marchés purement numériques reste insuffisante, plaçant l’Afrique en dernière position mondiale sur ce critère.
Un potentiel régional sous-exploité
L’Afrique dispose pourtant d’un atout : la coopération régionale et internationale, qui atteint un score de 46 %, supérieur à la moyenne mondiale. Ce levier pourrait permettre de mutualiser les ressources, d’harmoniser les politiques nationales et de favoriser l’émergence d’écosystèmes numériques transnationaux plus solides. En matière d’inclusion, les pays africains, notamment les États sans littoral, montrent une volonté croissante d’agir. 57 % ont adopté des stratégies numériques nationales et 86 % disposent de politiques d’accès universel, des chiffres proches des moyennes mondiales.
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Cependant, des lacunes importantes demeurent. Seuls 23 % des pays ont des politiques d’accessibilité numérique, contre 58 % au niveau mondial. L’inclusion des jeunes et des femmes reste également faible. Seuls le Ghana, le Rwanda et l’Afrique du Sud disposent d’une stratégie dédiée à l’emploi des jeunes dans le numérique. L’Afrique accuse un net retard dans l’adoption de politiques pour les technologies émergentes. En 2023, seuls 27 % des pays disposaient d’une politique d’innovation. Les stratégies relatives à l’intelligence artificielle, à l’Internet des objets ou aux technologies de spectre avancé sont encore rares. Les regulatory sandboxes, outils permettant d’expérimenter des cadres réglementaires pour l’innovation, ne sont utilisés que dans 23 % des pays, contre 40 % en moyenne mondiale.
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