Ce projet vise à répondre aux préoccupations croissantes des pays africains concernant les évaluations jugées « parfois arbitraires » des grandes agences internationales.
L’Union africaine (UA) a annoncé la création d’une nouvelle agence de notation financière africaine. Elle est prévue pour le deuxième semestre 2025. Ce projet vise à répondre aux préoccupations croissantes des pays africains concernant les évaluations jugées « parfois arbitraires » des grandes agences internationales. Cette initiative a été détaillée dans un rapport du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), publié le 11 février.
Le MAEP, chargé de la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et de l’évaluation de la gouvernance des États membres, précise que l’agence de notation sera une institution clé pour rééquilibrer la position du continent dans l’architecture financière mondiale. Elle sera « indépendante » et dirigée par le secteur privé. En effet, son objectif principal sera de fournir des évaluations de crédit plus adaptées, en tenant compte des spécificités africaines, avec des experts locaux ayant un meilleur accès aux données.
Le contexte des critiques contre les grandes agences de notation
L’annonce de cette agence de notation survient après plusieurs années de controverse sur les méthodes des grandes agences comme Moody’s, Fitch et S&P. Ces agences sont fréquemment accusées d’évaluer de manière injuste les économies africaines, en imposant des taux d’emprunt élevés et en restreignant l’accès des pays au marché. L’ex-président sénégalais Macky Sall, alors à la tête de l’UA, avait appelé en 2022 à la création d’une telle agence, soulignant que les critères subjectifs utilisés par les grandes agences, notamment d’ordre culturel ou linguistique, renchérissaient le coût du crédit pour les pays africains.
Téléchargez l’application pour ne rien rater de l’actualité
Le rapport du MAEP rappelle que durant la pandémie de Covid-19 en 2020, 56 % des pays africains notés ont vu leur notation dégradée, contre 31 % à l’échelle mondiale. Cela a exacerbé les difficultés financières de nombreux États. Par ailleurs, l’ex-président sénégalais avait souligné que les critères de notation des agences internationales ne prenaient pas suffisamment en compte les réalités économiques spécifiques du continent.
📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP
La position du PNUD sur les pratiques des grandes agences
Selon le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), les méthodes de notation de S&P, Moody’s et Fitch ne sont pas adaptées à la réalité africaine. En effet, le PNUD a estimé que l’Afrique a perdu des opportunités de financement d’une valeur de 74 milliards de dollars en raison des critères d’évaluation peu pertinents appliqués par ces agences. Ainsi, les approches basées sur des algorithmes standardisés et les analyses de risques génériques ont souvent conduit à des évaluations inexactes, ne tenant pas compte des contextes locaux.
Lire : Économie : Coris Invest Group lève 20 milliards Fcfa par emprunt obligataire privé
Ainsi, la future agence de notation africaine ambitionne de corriger ces déséquilibres en fournissant une évaluation plus juste et plus représentative des réalités économiques et financières du continent.
Notre Afrik
La banque arabe pour le développement économique en afrique (badea) vient d’obtenir une revalorisation majeure de sa note de crédit à long terme par s&p global ratings, passant de aa à aa+. un succès qui salue la vision des dirigeants de l’institution et marque une étape cruciale dans la consolidation de son rôle en afrique....
La banque arabe pour le développement économique en afrique a bouclé sa deuxième émission obligataire internationale avec 750 millions d’euros levés avec succès. une opération qui confirme la solidité de l’institution et son attractivité croissante. la badea avance à grands pas. moins de deux ans après sa première incursion sur les marchés financiers, la banque...
Cette ratification vise à améliorer l’accès des femmes et des jeunes au financement, à élargir leurs opportunités commerciales et à encourager les états membres à adopter des lois plus inclusives. l’afrique du sud a officiellement ratifié le protocole de la zone de libre-échange continentale africaine (zlecaf) portant sur l’inclusion des femmes et des jeunes dans...
L’entreprise canadienne franchit un cap en 2025 avec l’accélération des travaux de construction de la mine d’or de kiniero en guinée. ce qui lui permettra de renforcer sa position sur le marché aurifère ouest-africain. en mars 2025, robex a sécurisé une facilité de crédit de 130 millions de dollars auprès de sprott resource lending. ce...