Comores : le directeur de l’entreprise d’électricité démissionne après un échec

Soilihi Mohamed Djounaid, en fonction depuis décembre 2020, admet que, malgré le potentiel de la société, ses objectifs n’ont pas été réalisés.

Le directeur de l’entreprise chargée de la fourniture de l’électricité (Sonelec) aux Comores, Soilihi Mohamed Djounaid, a annoncé son départ de Sonelec. Lors d’une conférence de presse, il a déclaré qu’« au regard des défis auxquels fait face la Sonelec, il est temps pour moi de passer la main ; j’ai présenté ma démission au Président, qui l’a acceptée ». Une semaine après sa nomination en décembre 2020, Soilihi Mohamed Djounaid s’était engagé à rétablir l’approvisionnement en électricité en 90 jours. Quatre ans plus tard, il quitte ses fonctions sans avoir réussi à fournir un service électrique satisfaisant aux Comoriens, malgré les milliards investis par l’État dans la Société nationale d’électricité des Comores (Sonelec).

En compagnie des certains de ses collaborateurs

Cette démission intervient peu après la formation d’un Comité technique pour suivre les révisions des groupes thermiques de la Sonelec. Soilihi Mohamed Djounaid a admis que, malgré les progrès réalisés, des problèmes majeurs persistent, impactant la continuité des services. « Je reconnais que certains objectifs n’ont pas été atteints, et j’en tire les conséquences », a-t-il affirmé.

Réactions des citoyens

Bien que le directeur évoque des réalisations, de nombreux citoyens jugent son mandat insatisfaisant. Issa Ahmed, habitant de Mvuni qui s’est confié à Mayotte Hebdo, un journal local, estime que le président aurait dû le remercier plus tôt. « Pour moi, cette démission est un non-événement ; il n’était pas à la hauteur ; nous espérons un meilleur choix de successeur », explique-t-il.

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Les spécialistes du secteur énergétique souhaitent que le Gouvernement prenne en compte les recommandations techniques pour améliorer l’approvisionnement électrique. Malgré des investissements annuels considérables, la situation reste critique, avec des délestages persistants, même dans la capitale, Moroni.

Historique des investissements

Le pays a accumulé des décennies de dépenses dans le secteur de l’énergie, avec trente groupes électrogènes acquis en vingt ans. Des plans ambitieux pour améliorer l’infrastructure ont été lancés, mais l’instabilité énergétique perdure.

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Selon un rapport de la Banque africaine de développement, la majorité des dépenses dans le secteur énergétique depuis 2015 concernent des subventions à Sonelec, totalisant 40,1 millions de dollars, soit 40,2 % des dépenses publiques. Malgré le soutien de partenaires comme la Banque mondiale, la vétusté du réseau électrique continue de poser de graves problèmes.

Notre Afrik