Cette opération, troisième recours à l’épargne publique par syndication en 2025, s’inscrit dans les efforts visant à couvrir les importants besoins de financement de l’État.
Le gouvernement sénégalais envisage de lever 300 milliards de FCFA (environ 542 millions de dollars) sur le marché régional de l’UEMOA, ont rapporté des sources proches du dossier ce mercredi 17 septembre 2025. Cette opération, menée par syndication, s’inscrit dans le cadre des efforts visant à combler les besoins exceptionnels de financement de l’État.
Il s’agit du troisième recours à l’épargne publique en 2025. Le Sénégal avait déjà mobilisé 416 milliards FCFA en mars et 364 milliards FCFA en juillet. Avec cette nouvelle levée, le montant total collecté via cette stratégie dépasse désormais les 1000 milliards FCFA.
Plus de 2700 milliards de FCFA levés depuis janvier
En parallèle de ces appels par syndication, les émissions classiques organisées par UMOA-Titres ont permis à l’État de récolter 1740 milliards FCFA au cours des neuf premiers mois de l’année. Le cumul global des ressources levées en 2025 s’élève donc à plus de 2700 milliards FCFA.
Ce nouvel emprunt de 300 milliards FCFA est réparti comme suit : 60 milliards FCFA sur 3 ans (taux d’intérêt à 6,40 %), 100 milliards FCFA sur 5 ans (coupon de 6,60 %, avec un différé d’un an), 80 milliards FCFA sur 7 ans (6,75 %, différé de deux ans) et 60 milliards FCFA sur 10 ans (6,95 %, différé également de deux ans).
📣 Ne manquez plus rien de l’actualité africaine en direct sur notre chaîne WHATSAPP
Une situation financière sous tension
Ce recours intensif à l’emprunt intervient alors que les finances publiques sénégalaises traversent une phase critique. En février, la Cour des comptes a mis au jour de graves irrégularités comptables. Un audit du cabinet Forvis Mazars a révélé l’existence de passifs non déclarés évalués à 8 300 milliards FCFA, soit 41 % du PIB.
Résultat : la dette publique, initialement estimée à 74 % du PIB fin 2023, a été réévaluée à 111 %, puis à 118,8 % pour 2024. En juillet, S&P Global Ratings a revu à la baisse la note souveraine du Sénégal, la faisant passer de B à B-, avec une perspective négative, invoquant une situation budgétaire de plus en plus précaire.
Lire : Finances : le Sénégal mobilise 40 milliards F CFA en 24 heures
Une croissance soutenue par le pétrole et le gaz
Malgré ces défis, les autorités misent sur une reprise économique portée par l’entrée en production des gisements pétro-gaziers. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le PIB a progressé de 12,1 % au premier trimestre 2025, principalement grâce à l’exploitation des champs de Sangomar et GTA. Hors secteur des hydrocarbures, la croissance reste modeste : 3,1 % au premier trimestre, freinée notamment par les difficultés dans la construction et l’industrie chimique. L’inflation, quant à elle, est restée maîtrisée à 0,7 % en juillet.