D’après le président congolais, les engagements conclus à Washington ne sont pas respectés, malgré la volonté apparente des deux parties lors de la signature de l’accord.
Le président de la République démocratique du Congo (RD Congo), Félix Tshisekedi, a exprimé, ce lundi 8 décembre, des accusations contre le Rwanda en affirmant que ce dernier violait déjà l’accord de paix signé la semaine dernière à Washington. Cet accord, parrainé par les États-Unis, visait à mettre fin au conflit dévastateur qui déchire l’est de la RDC depuis de nombreuses années. Selon Tshisekedi, les engagements pris à Washington ne sont pas respectés, malgré l’apparente bonne volonté affichée par les deux parties lors de la signature de l’accord.

Un accord « historique » sous haute surveillance internationale
Le 4 décembre, Félix Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame, ont signé un accord de paix et de coopération économique à Washington. Qualifié d’«historique», cet accord avait pour objectif de clore le cycle de violences dans la région de l’est du Congo, en proie à des affrontements incessants entre groupes armés. L’accord a été le fruit de plusieurs mois de médiation sous l’égide de l’ex-président américain Donald Trump.
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Cependant, dès le lendemain de la signature, la situation sur le terrain a pris une tournure alarmante. Tshisekedi affirme que l’armée rwandaise aurait ouvert le feu avec des armes lourdes depuis le territoire rwandais, en direction de plusieurs localités congolaises situées dans la province du Sud-Kivu. Ces tirs auraient causé d’importants dégâts humains et matériels à Kaziba, Katogota et Lubarika. Le président congolais qualifie cet incident de «violation flagrante du cessez-le-feu», soulignant ainsi la fragilité de l’accord signé.
Réaction de Kigali
Interrogé par l’agence Anadolu, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a réagi fermement aux accusations de la RD Congo. Il a qualifié de «ridicules» les déclarations de l’armée congolaise et a rejeté toute responsabilité de son pays dans les événements rapportés. Selon lui, ces accusations ne sont qu’une tentative pour échapper aux responsabilités liées à la situation en RD Congo.
Des violences qui ne cessent de s’intensifier à l’Est
Le conflit dans l’est de la RDC a fait des milliers de morts et causé des millions de déplacés au fil des décennies. Les combats se poursuivent entre les forces gouvernementales et divers groupes rebelles, notamment le M23, un groupe armé qui a refait surface en 2021 et a lancé une offensive contre les forces congolaises. Le M23, accusé par l’ONU et le gouvernement congolais de recevoir le soutien du Rwanda, est au cœur des tensions actuelles.
Lire : Diplomatie : Tshisekedi et Kagame signent un accord de paix à Washington
La communauté internationale, y compris l’ONU et les États-Unis, continue de suivre de près l’évolution de la situation, mais la persistance des violences et des accusations mutuelles entre Kinshasa et Kigali soulève des questions sur la capacité de l’accord à instaurer une paix durable. Seul l’avenir dira si cet accord historique pourra véritablement mettre fin à une guerre qui dure depuis trop longtemps.







