Togo : des universitaires expriment leur désaccord avec le système parlementaire

Dans une lettre ouverte adressée à Faure Gnassingbé, les enseignants chercheurs demandent l’arrêt du processus d’adoption d’une nouvelle constitution.

Les 47 signataires de cette lettre estiment que le changement de constitution est inopportun, compte tenu des contestations et tensions provoquées par la révision constitutionnelle du 25 mars 2024. Cette révision a fait passer le Togo à une cinquième République avec un système parlementaire. Les universitaires affirment que l’élaboration d’une nouvelle constitution, qui est un texte fondamental pour le pays, ne peut se faire dans un climat de tension et de forte contestation.

Les universitaires, parmi lesquels se trouve l’ancien ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Nicoue Broohm, ont présenté six points pour expliquer leur choix. Ils estiment que cette révision constitutionnelle ressemble à un coup d’État constitutionnel, surtout à un moment où les Togolais se mobilisent pour élire une nouvelle assemblée nationale et désigner leurs représentants régionaux. Ils proposent que le débat se fasse entre les nouveaux députés élus et les citoyens, par voie référendaire. Selon eux, entreprendre une telle démarche en fin de mandat pourrait conduire à une crise sociale aux conséquences imprévisibles. Ils rappellent que, d’après les textes, “l’Assemblée nationale ne peut en aucun cas adopter une nouvelle constitution ni pendant son mandat ordinaire, ni pendant sa prolongation”.

LIRE AUSSI: Togo : le régime parlementaire contesté

Cette opposition des enseignants chercheurs vient s’ajouter aux nombreuses autres plaintes enregistrées depuis le passage du Togo du régime semi-présidentiel au régime parlementaire. Après avoir été adoptée par les députés, la nouvelle constitution avait été renvoyée au président de la République pour promulgation. Le président l’avait renvoyée pour relecture en tenant compte des avis de l’opposition et de la société civile.

Le 3 avril, l’Assemblée nationale a délibéré une deuxième fois sur le changement de constitution, dans le but de prendre une décision avant le début des élections législatives du 29 avril, initialement prévues pour le 20 avril 2024. Finalement, rien n’a été modifié et la nouvelle constitution est restée la même, au grand désarroi du peuple togolais.

Notre Afrik